Trek Mercantour

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Trek Mercantour

Mercantour

Deux départs décalés pour ce trek réunissant 13 Ganistes pour 5 jours de randonnée dans le Mercantour.
La première journée s’annonçant longue avec plus de 300 km de route à travers les Alpes et 800 mètres de dénivelé à réaliser ensuite, un groupe de 5 s’est formé pour partir la veille et camper à Jausiers, au pied du fameux col de la Bonette, un des plus hauts col routier des Alpes à 2700m.

Col de la Bonette
Col de la Bonette

Camping sympathique et restaurant bienvenu à l’arrivée.
Le lendemain, toujours sur une route sinueuse des Alpes Maritimes, nous avons pu constater les dégâts impressionnants causés par la crue de la Vésubie en octobre 2020. Rives ravagées, routes détournées et maisons pulvérisées. La vallée mettra longtemps à s’en remettre!!!

Jour 1 : Saint Grat -> Madone de Fenestre
Midi précise, nous nous retrouvons tous au lieu de rendez-vous au bord du petit lac de Saint Grat dans la vallée de la Gordolasque. Après un pique nique, nous nous dirigeons vers le départ du sentier raide mais ombragé menant à la Baïsse de Prals (2345m). Une Baïsse est un col en provençal😉. Petit arrêt pour admirer le paysage puis descente en direction du Plan de Prals et remontée à la Baïsse des 5 lacs dont certains sont plutôt mal en point à cause de la chaleur.
Le ciel se couvre, nous débutons la descente finale sous quelques gouttes de pluie. Malgré un rythme soutenu, un petit orage nous prend à l’arrivée au refuge de la Madone de Fenestre (1905m).

Madone de Fenestre
La Madone de Fenestre


Le refuge est de nouveau accessible en voiture depuis la reconstruction récente de la route y conduisant. Cependant ce fût le moins écoresponsable sur l’intendance, les autres refuges que nous visiterons ayant adopté une attitude et un engagement environnemental à saluer.
D+ : 768m; D- : 468m; Distance : 7,4km

Jour 2 : Madone de Fenestre -> Refuge de Nice
L’orage de la veille s’est dilué dans la nuit. Nous nous dirigeons vers le Pas du Mont Colomb (2548m) par le GR52 sur un sentier bien tracé dans une alternance de prairies arborées de mélèzes et de passages rocheux nécessitant parfois les mains.

Montée au Pas du Mont Colomb
Montée au Pas du Mont Colomb

Arrivés sous le Pas, une muraille se présente à nous, le sentier se redresse fortement. Le Pas est comme un coup de sabre dans la montagne. Il ne fait pas plus d’un mètre de large, à peine de quoi y loger 13 randonneurs sur ses pentes escarpées.
Le début de la descente sur le refuge de Nice est également très escarpé dans un couloir pierreux nécessitant de l’attention, puis serpente tranquillement jusqu’au lac de la Fous, qui sera l’occasion d’un premier bain pour certains puis d’un pique nique pour tout le monde avant de rejoindre le refuge de Nice (2232m), à quelques centaines de mètres derrière nous.

Premier bain
Premier bain


Cette étape est apparue pour certains un peu courte, aussi une grande partie du groupe s’est prononcé pour un bonus en direction des lacs du Mont Clapier, 300m au dessus du refuge par le sentier du vallon de Pagari.
D+ : 650m; D- : 732m; Distance : 5,4km (hors bonus)

Jour 3 : Refuge de Nice -> refuge de Valmasque
Depuis le refuge, habituellement les randonneurs se dirigent vers la vallée des Merveilles par le GR52 et la Baïsse de Bastro. J’ai envisagé une option moins fréquentée et plus sauvage pour atteindre le refuge de Valmasque (1980m) en passant par le Pas de la Fous (2828m). L’itinéraire est marqué sur la carte, mais moins sur le terrain!!. Après une prairie sympathique à proximité du refuge et lieu de bivouac pour les randonneurs en autonomie, nous entrons dans la minéralité du vallon de la Fous, heureusement balisé par des cairns et quelques marques de peinture blanche.

Montée au Pas de la Fous
Montée au Pas de la Fous

Frédéric, co-animateur du trek avait eu la chance de trouver la carte IGN à Grenoble. Ce fût un support appréciable d’autant que la recharge des portables n’a pas toujours été possible dans les refuges.
Certaines sections du parcours sont un jeu d’équilibriste sur des rochers plus ou moins stables. De blocs en blocs, nous arrivons néanmoins au Pas de la Fous, accueillis par une colonie de chamois et bouquetins, pour certains peu farouches, se sachant protégés par le Parc National du Mercantour.

Chamois peu farouche
Chamois peu farouche


La descente amorcée, nous découvrons une vue magnifique sur les lacs du vallon de Valmasque que nous atteindrons après un passage au Lac Gelé.
De là, j’avais prévu d’atteindre le Lac d’Agnel par le Pas de Charnassère en aller/retour, mais la météo annonçant des orages en milieu d’après midi, j’ai renoncé à cette option pour descendre directement sur le refuge de Valmasque au bord du Lac Vert qui fût le lieu d’une nouvelle baignade et pique nique avec une vue splendide sur le refuge formant une étrave sur le lac.
Petit refuge à l’ancienne, il est néanmoins d’une modernité remarquable dans son engagement écoresponsable, malgré des toilettes et lavabos jugés par certains insuffisants.
D+ : 570m; D- : 580m; Distance : 5,8km

Jours 4 : refuge de Valmasque -> refuge des Merveilles
L’étape emblématique du parcours attendue par tous, la Vallée des Merveilles. Mais avant de découvrir les gravures rupestres de renommée internationale, il nous faut remonter la vallon de Valmasque et ses lacs : Lac Vert, Lac Noir, Lac du Basto s’enchaînent avant de passer la Baïsse de Valmasque (2552m), entrée géographique de la Vallée des Merveilles. Nous y apercevons 2 jeunes filles sur la sente menant aux arêtes Nord du Mont Bego. J’avais envisagé cette option, puis abandonné, ce parcours étant particulièrement engagé et exposé pour un groupe de 13 personnes pas forcément adeptes de randonnées du vertige. Nous apprendrons par la suite que ce fût une expérience mémorable pour elles!!!
La vue du col sur la vallée de Merveilles est saisissante sur des reliefs dignes de l’Utah ou de Monument Valley. La structure géologique de la vallée est bouleversée, nous passons de roches cristallines à des schistes vernissés et lustrés par les glaciers. Ces roches particulièrement tendres ont formé des tables d’écriture idéales pour les bergers du néolithique qui fréquentèrent la région.
Randonneurs respectueux nous rangeons ou protégeons nos bâtons pour ne pas abimer les roches tendres que nous allons fouler.

La vallée des Merveilles
La vallée des Merveilles


Malheureusement, de mon avis, en accord avec la législation qui interdit la divagation des randonneurs sur le site, la visite de la vallée est décevante sans avoir un guide permettant une approche approfondie des lieux, le sentier qui mène au refuge, ne permet de voir que 2 ou 3 stèles gravées dont un facsimilé de médiocre qualité!!!
Après quelques arrêts pour profiter d’un parcours pédagogique bienvenu, d’une quinzaine de panneaux illustrant les particularités du site, nous arrivons au refuge de la vallée des Merveilles vers midi. Pique nique obligé avec vue sur le Lac Long et surtout le Mont Bégo (2872m), que j’avais prévu de gravir rajoutant 750m à l’étape.
Le pique nique absorbé, plusieurs options émergent. Certains souhaitent rejoindre une visite guidée (conseillée : 3H, 15€) du site, d’autres se reposer et le reste gravir le Mont Bégo.

Gravures rupestres
Gravures rupestres


Cette montagne emblématique de la vallée fût certainement l’un des points d’inspiration majeurs pour les hommes du néolithique qui gravèrent de nombreuses représentations du taureau, icône des orages particulièrement violents qui s’abattent sur la montagne sacrée!!!
C’est avec cette connaissance et les conseils du gardien nous recommandant d’être de retour avant l’orage prévu vers 15h qu’un groupe de téméraires s’engage au pas de course sur le sentier. Après une heure de marche, des nuages sombres passent au dessus de la montagne et le grondement du tonnerre se fait entendre. Aux premières gouttes, nous persévérons, mais 250m sous le sommet la pluie se fait plus prégnante. D’un commun accord et par prudence, nous décidons la retraite en courant. Arrivés au refuge, l’orage s’éloigne!!!. Le dieu de l’orage a eu raison de nous, mais nous reviendrons…
L’après midi se termine au refuge devant une boisson et quelques lectures alpines.
D+ : 327m; D- : 423m; Distance : 9,8km (plus 500m pour le Mont Bégo)


Jours 5 : refuge des Merveilles -> Saint Grat
Dernière étape et fin du trek. Le GR52 ramenant à la vallée de la Gordolasque par le Pas du Diable nous aurait amené trop loin de notre point de départ, j’ai donc conçu une descente depuis le Pas du Trem (2480m) par le vallon des Verrairiers, mais visiblement hors sentier. Après prise d’infos auprès du gardien du refuge, la descente est possible. C’est donc avec un démarrage matinal tout d’abord sur le GR que nous entamons cette dernière journée, vite interpellés par une garde du Parc du Mercantour, nos bâtons ayant repris du service. Il faudra attendre la ligne de crête passant par les Pas du Diable et du Trem pour les ressortir.
La montée est magnifique sous une belle lumière et parsemée de lacs et blocs erratiques. Arrivés au Pas du Trem, je propose en option, d’aller gravir le seul sommet du trek, la Cime du Diable (2685m), rajoutant 200m à la journée. Une partie du groupe préfère rester au Pas, l’autre partie se dirige vers le sommet vite atteint sans les sacs restés au Pas.

Vue du Pas du Trem
Vue du Pas du Trem


De retour au Pas du Trem, la descente peut commencer. Comme le gardien l’avait indiqué, un maigre sentier est tracé et des cairns permettent de cheminer dans le dédale de blocs granitiques, vestiges d’anciennes moraines. Sortis de la caillasse, nous croisons un troupeau de magnifiques chevaux en liberté, puis le sentier de plus en plus marqué nous ramène tranquillement à nos voitures.

Troupeau de chevaux sauvages
Troupeau de chevaux sauvages


D+ : 338m; D- : 934m; Distance : 9,5km (plus 200m pour la cime du Diable)

Au final, un trek aux dénivelés et distances modérés qui a permis la découverte d’une partie de ce magnifique massif à la faune abondante (chamois et bouquetins), certes lointain, mais avec un gros potentiel de possibilités plus ambitieuses sur et hors sentiers ou à ski si l’enneigement le permet.


Merci à Frédéric par sa présence qui a permis d’augmenter la jauge du trek.

Les participants par ordre alphabétique :
Agnès, Catherine, Christian, Christiane, Claire, Dominique, Evelyne, Fred, Herve, Odile, Patrick, Régine, Sophie.

L'équipe du Mercantour
L’équipe du Mercantour



Coût global pour 5 jours et 4 nuitées : hébergement, demi-pension et covoiturage : 222€ par personnes