Traversée des Rochers de Ranc Traversier
Nous étions un groupe de 12 ganistes, ce dimanche 23 Octobre, pour cette randonnée sur le versant Est du Vercors : Alain, Claire, Claude, Elizabeth, François, Françoise, Frédéric, Marylène, Stéphanie, Tony, Yves et Joëlle (petite nouvelle au GAN! )
Départ de Bourgmenu 1000m sous un ciel gris mais clair malgré tout, tout le monde est en forme… Alain n’est pas inquiet, il dit que nous sommes un groupe homogène. Est-ce qu’il a oublié que je lui avais dit que je venais pour me « soigner » et que j’appréhende les vires, le vide…
Après une piste forestière, nous continuons le sentier qui monte dans la forêt au feuillage jaune par de nombreux lacets et qui nous amène à l’abri de la Peyrouse. Belle petite cabane toute rénovée, un groupe de jeunes déguste leur café…
Je regarde où nous allons nous diriger car la falaise s’approche et les choses sérieuses vont commencer…Des lacets dans une pente qui me semble très raide…pour se rapprocher de la falaise…je ne dis rien mais je ne lâche pas Alain d’une « semelle » … montée progressive, mais il faut regarder où l’on met ses pieds. La chute ne pardonne pas…mais pour les autres, rien de dangereux.
Alain s’arrête pour prendre des photos et du coup, me voilà en tête du groupe… Je ne veux surtout pas les retarder, mais je vois tout ce qui nous attend, des lacets, toujours cette pente raide. Je ne regarde pas trop le paysage, je suis impressionnée par la pente! Mais j’écoute les montagnards aguerris admirer le paysage. Je les envie d’être aussi à l’aise.
Je continue à monter en pensant que c’est quand même escarpé, et voilà que j’entends Claude derrière qui me dit « quand tu arriveras au pied de la falaise, il faudra être prudente, c’est là que commence la vire ». Non mais il rigole j’espère !!! Qu’est-ce que ça va être, je suis de plus en plus inquiète mais je monte en regardant mes pieds et le chemin. Quand je m’arrête, je prends le temps de me tourner très, très doucement pour admirer le paysage qui est superbe, même sans le soleil.
Arrivée aux abords de la vire, Alain n’a pas oublié mes craintes. Je suis bien encadrée: Alain devant et Yves derrière. Alain me précise de bien passer là où il met ses pieds . Aucun risque je n’ai jamais autant admiré des chaussures pendant le passage de la vire et du pas de Serre-Brion qui est très raide et exposé.
Finalement, la vire n’était pas si terrible que ça, car assez large. Et le couloir menant au pas de Serre-Brion, raide ,caillouteux, mais avec des prises faciles. Alain dit que ce n’est pas de l’escalade, on met juste les mains. De mon point de vue c’est un exploit! Et nous voilà sortis sur le plateau, je peux enfin me détendre et admirer ces sommets, cette lumière. Un gypaète vole au-dessus de nous quelques instants
Nous attaquons l’enfilade des crêtes , on monte, on descend ,on remonte, on redescend… les crêtes sont faciles … mais je me fais discrète et je ne m’approche pas du vide…j’ai encore des progrès à faire!!
Alain longe toutes les crêtes comme si il cherchait quelque chose….et tout à coup, le voilà qui dit «je l’ai trouvée»….il nous fait découvrir une vue sur une arche extraordinaire…. la curiosité et le plaisir des yeux l’emportent sur ma peur du vide, je n’hésite pas à m’approcher et que c’est beau.
Quel plaisir de découvrir un beau bouquetin et des étagnes et leurs petits sur ces hauts plateaux. Nous les contournons pour ne pas séparer le troupeau.
Petite pause pique nique après avoir gravi le sommet du Rocher de Ranc Traversier (2030m), puis de la Peyrouse (2011m)
Mais le parcours de crêtes n’est pas fini après une courte redescente jusqu’au pas des Etoupes , nous remontons à la première tour du Playnet(1979m).
Mais encore de quoi m’inquiéter: la descente par le pas Morta. Vu du départ, c’est raide et plein de cailloux qui ont l’air de glisser. Là encore si tu tombes, non j’arrête de penser et je suis pas à pas Alain. La descente se fait bien mais il faut rester vigilant et faire attention aux cailloux qui peuvent rouler.
Nous récupérons le sentier du périmètre et Alain souhaite faire une vraie boucle. Du coup nous continuons et nous avons la chance de voir deux chamois courir dans les pierriers. A nous de les imiter, « facile, disent Alain et Frédéric, il suffit de laisser aller et de courir droit dans la pente! »… Allons-y, mais ce n’est pas si facile !
Après quelques raccourcis dans la pente, nous atteignons enfin la piste et miracle! Je peux marcher sans regarder mes pieds, que ça fait du bien.. Nous voilà de retour aux voitures. Ce fut une très belle journée avec des vues splendides sur les falaises du Vercors …un groupe très sympathique. Je reviendrai!
D’après ses statisticiens, nous avons réalisés 1250m de dénivelé et 12 kms
Merci à tous de votre gentillesse ……. Joëlle