Col des Trois Évêchés (3062 m)

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Col des Trois Évêchés (3062 m)

La sortie que j’avais mise au programme pour ce samedi à la tête des Chaudières ne peut pas être confirmée. La neige annoncée à 2000 mètres d’altitude sur le Vercors est de cinq centimètres… Du coup, sur proposition de Sophie, je reprend l’idée de sortie que Daniel a faite mercredi dernier. Il s’agit du col des Trois Évêchés depuis les Sestrières (col du Lautaret). Je déplace aussi la sortie au dimanche pour éviter les chassés-croisés des vacanciers sur cet axe très encombré.

Le Framadate s’est rempli comme d’habitude très vite avec six personnes inscrites en 35 minutes. D’habitude, à cause du marché à Seyssinet le samedi, je mets plutôt le rendez-vous de covoiturage à Échirolles. Et malgré le fait que nous partons encore le dimanche, j’ai quand-même mis le rendez-vous à Échirolles. Ce qui fait qu’un participant trop habitué à mes sorties se retrouve à Seyssinet… Heureusement, le retard occasionné est limité et le coffre immense de la voiture d’Hervé nous permet de gagner du temps sur la logistique.

Même à 2000 mètres il manque de neige en face sud

La route se fait sans soucis jusqu’au col du Lautaret. Nous arrivons quand même un peu tard et nous prenons les dernières places possibles, un peu trop collées à la route à mon goût mais bon… Elsa qui est nouvelle adhérente n’est pas encore rodée aux processus classiques et ses peaux ne sont pas mises. Mais dès le départ et les premières conversions, elle présente une très bonne technique et rattrape largement tout retard.

Le ciel est un tableau pour qui n’a pas le nez dans les spatules

Pour la journée, c’est David que je désigne chef de course. Le test DVA se déroule sans soucis avec seulement la dispersion ganesque classique qu’il faut recadrer si on ne veut pas y passer des lustres.

Tout le vallon est facile à suivre. David nous fait juste prendre un petit détour à un moment car on passe notre temps à doubler et se faire redoubler par un groupe du Club Alpino Italiano, et ce détour nous permet de mettre fin à ces doublements à répétition. Bon choix car la trace ne s’est pas révélée plus désagréable pour autant.

Les pauses sont contemplatives

Le soleil cogne et la chaleur est parfois étouffante. De temps en temps des bourrasques de vent nous rafraîchissent mais ne durent que peu de temps. Avant la dernière dalle, Daniel qui est de plus en plus à la traîne nous indique des difficultés. C’est bien la première fois que je le vois couler une bielle. Toute la portion de la dalle étant « à vue », il prendra son temps pour monter, quitte à s’arrêter et à redescendre avant nous.

Le ressaut final demande de la concentration

Je reste avec Élise pour l’aider au besoin pour le ressaut final et je demande à Sophie de rester avec Elsa pour le même passage. Mais même si les conversions montrent les signes de fatigue de leurs exécutants, aucun soucis n’est à déplorer. Daniel aussi arrive jusqu’au bout.

Au sommet, on a une vue sur la totalité de la trace de montée
Et de l’autre côté, la vue sur les aiguilles d’Arves est bluffante

Sur le col, il y a déjà un groupe de six et la place est comptée. L’autre groupe pique-nique là. En attendant que tout le monde soit prêt, moi j’attaque mon sandwich mais la décision est prise en commun de redescendre pour manger de manière plus confortable.

L’aiguille effilée ne permet pas un repas confortable

La face est bien transformée et est parfaite ! Du cinq étoiles ! Pour ma part je n’ai pas skié aussi fort de toute la saison. Seul peut-être la sortie au Grand Galbert et sa neige fraîche peut rivaliser. Au bout d’un moment, je m’arrête et regarde la face et ses corniches et me dit qu’il vaut peut-être mieux mettre les premières personnes descendues à l’abri si quelque chose se met à dévaler la pente. J’indique donc une bosse sur laquelle faire une pause à Hervé et Élise. À ce moment, coup du sort, je suis avec Sophie et nous voyons Damien qui tombe et perd un ski dont le leash s’est cassé. Heureusement le ski ne va pas trop loin et il pourra redescendre autrement qu’à pieds. Le bon côté est qu’il peut faire confiance à ses fusibles ! Par contre, cela me conforte dans ma décision de mettre à l’abri les personnes face aux choses qui dévalent.

La démonstration de chute artistique du ganiste qui ne s’était pas mis en mode descente

La deuxième partie de la dalle finale est avalée à pleine vitesse et le repas est pris sur un rocher, au soleil et dans la bonne humeur.

On se croirait au cinéma
Dernier coup d’œil sur la pente finale mémorable

Le reste de la pente est un peu plus traffolée/transformée mais reste tout à fait skiable, toujours sans pièges. Une fois le pont du Galibier traversé, nous optons grâce à Daniel pour le ski dans le torrent, qui est en excellente condition et très fun à skier.

Les corniches à sauter dans le torrent
Tout le monde y passe, sans problèmes

La fin se fait en traversant les prairies à faible allure tant la neige est « lente ». Ce qui permettait d’être en sécurité plus haut nous force maintenant à pousser sur les bâtons. Même si la fin est pelée, je n’aurais pas touché de cailloux de la descente. Parfait. Je donnerais donc une note de cinq étoiles sur le haut, et trois étoiles en bas.

Le moment de convivialité est pris au bar de Villard d’Arène, car celui du col était bondé. Seul bémol : la pinte de Leffe à 8€70 !

Retour sur Grenoble sans bouchons mais avec le sourire présent sur nos visages, tout du moins quand on ne dors pas dans les voitures…

Martin.

  • Participants : Élise, Martin (encadrement), Damien, Sophie, Dominique, Elsa, Hervé, David (co-encadrement), Daniel
  • Dénivelé : 1090 m D+
  • Altitude max. : 3062 m et mon record personnel à ski
  • Distance : 12,6 km
  • Vitesse max. enregistrée par Strava : 63 km/h 🙂
  • Lien vers la trace GPX