Week-end au habert d’Aiguebelle en famille
La météo et l’enthousiasme étaient au beau fixe pour ce week-end des 4-5 février 2023. Direction : le habert d’Aiguebelle (1740 m), sous le pas de la Coche, dans Belledonne. Ce charmant refuge, gardé l’hiver avec une capacité de 26 places, est accessible aux petites jambes par une balade de 450 mètres de dénivelée. Pour l’occasion, Pic et Col et le GAN cheminaient main dans la main.
Au départ des voitures, chacun son style : ayant oublié que le refuge fournit les couettes, Olivier part avec deux sac à dos, un devant, un derrière, bourrés de toutes les affaires pour ses deux filles et lui-même. Antoine, qui pour sa part avait abandonné ses chaussures de montagnes à la maison, s’élance dans la neige avec des baskets en toile. Le benjamin de la troupe a cinq ans ; par délicatesse, nous passerons sous silence l’âge du doyen.
Pendant la montée, beaucoup d’interrogations : mais pourquoi tous ces ouvrages maçonnés et abandonnés dans la montagne ? Paravalanches ? Plus tard, le gardien du refuge nous en fournira l’explication : des défenses supposées protéger les pylônes de l’ancienne ligne électrique…
Après un rapide goûter en chemin, le refuge apparaît. Aussitôt, les mouflets s’y engouffrent et guidés par le gardien, investissent le grand dortoir qui leur sera alloué. Laetitia, seule dame de la troupe, se « dévouera » pour y dormir aussi, reléguant les ronfleurs dans la chambre attenante.
A peine le gardien redescendu, une bataille de polochons s’engage, dont le bruit attire… le gardien, qui remonte, puis redescend déconfit : « ils ont démonté le dortoir ! » Son indignation est un peu surjouée… les enfants ne sont pas des monstres et après une bonne rigolade, chacun dispose d’un lit bien préparé, avec ses petites affaires, pyjama et brosse à dents, à portée de main.
Chocolat chaud, apéro et jeux, puis c’est le repas, avec une grande tablée pour les kids et une autre pour les « grands ». Tout le monde mange sa soupe (et en redemande).
Après quoi les plus jeunes iront : 1/ se brosser les dents 2/ se mettre en pyjama 3/ qui a oublié de se brosser les dents ? 4/ passer au toilettes 5/ les dents c’est bon ? 6/ au lit ! 7/ Hein, tu as perdu ton doudou ? 8/ allez, au lit ! 9/ ah, ils dorment… 10/ Qu’est-ce que tu fais là ? Au lit !!
Puis les adultes s’adonnent à des activités sérieuses : partie de tarot et dégustation de breuvages, au point que quelques petites têtes paraissent à la porte de la grande salle, pour protester du bruit qui les empêche de dormir !!
Le ciel est clair, la Lune est magnifique, presque pleine, toute la vallée illuminée, jusqu’au pas de la Coche. Le gardien et son amie s’élancent pour une petite balade nocturne en un coin tenu secret. Pour ma part, cela me démange de monter au pas de la Coche au clair de Lune. Mais, personne n’est tenté, alors, lâchement, je renonce et sombre de rechef dans le tarot et toutes sortes de justifications.
Les joies de la demi-pension, c’est aussi le petit déjeuner qui vous attend le matin au saut du lit. Bon, le désagrément, c’est l’horaire dudit saut du lit. On est quand même dans un refuge, donc point de grasse matinée, il faut se lever, ranger les affaires et les dortoirs, pour une journée qui s’annonce ensoleillée. Sans perdre de temps, Anna file avec pelle et projets vers un replat propice aux constructions de neige. Elle est rapidement rejointe par certains enfants qui s’affairent, tandis que d’autres manient la luge.
Une partie de la troupe s’élance alors vers le pas de la Coche, où le « gang des poupettes » arrive en tête. La neige portait jusqu’au habert, mais au-delà, les raquettes sont utiles.
De là-haut, la vue, somptueuse, plonge sur la vallée de l’eau d’Olle et sa mer de nuages. Le retour vers le habert se fait pour partie en pelle-luge, pour partie à pied.
Comme c’est l’heure du déjeuner, nous n’avons pas le cœur de ne rien commander, et nous prenons quelques boissons pour le repas. Pique-nique sur les tables du refuge, et pendant que les uns mastiquent charcuteries et fromages, les enfants laissent un mot dans le livre d’or. Après avoir lu leur prose spontanée à l’orthographe « en devenir », le gardien convient finalement, la larme à l’oeil, que les gamins sont adorables. Personne ne le contredit.
Nous avons amené quelques DVA, et c’est l’occasion d’organiser une chasse / initiation, non loin de la construction (mi igloo, mi trou de neige) réalisée par les enfants. Bip bip… cela tourne et retourne et patauge dans la neige mais finalement toutes les « victimes » électroniques sont retrouvées.
Après ces succès incontestables, l’heure du retour sonne et la combe résonne de cris joyeux, émis par les pilotes de luge. Hâlés et déjà un peu nostalgiques, nous croisons skieurs et raquettistes, certains redescendant, d’autres montant tardivement…
François
Participants : les enfants (Alice, Anna, Elyne, Inès, Jeanne, Louise, Marta, Meije, Maxime) et les parents (Antoine, François, Greg, Laetitia, Mauro, Olivier)