Col de Laurichard (2654 m) et sous le roc Noir (2861 m)
Au programme, j’avais mis pour dimanche la pointe du Sciallet depuis le Rivier d’Allemont. Mais la course est souvent en manque de neige dans la forêt et cette année faisant, je ne la propose finalement pas. De son côté, Hervé lui a peu de monde sur sa sortie au plateau de Bure malgré la beauté de la combe Ratin. Après quelques hésitations, plutôt que de proposer une sortie directement, je fais un sondage email pour savoir si des personnes sont motivées. Et pour ne pas faire d’ombre à la sortie d’Hervé, je planifie ça plutôt pour le samedi. Et dans un niveau plutôt rando douce.
Ce sera donc la balade du col de Laurichard depuis le Lautaret qui est proposée. Je connais cette course pour l’avoir faite le premier jour de ma semaine de stage initiateur ski de rando. La dernière fois, il avait fait -15°C au parking et le départ avait été très rude pour les débutants dont c’était la toute première course.
Quatre personnes s’annoncent, la sortie peut être lancée ! Malheureusement, afin de minimiser notre empreinte pour cette course nécessitant pas mal de route en voiture, et parce que nous n’avons que des voitures prenant quatre personnes, nous devons laisser une personne en arrière.
Le rendez-vous est donné plutôt tard pour cette destination. Le dénivelé de 620 mètres fait que si l’on monte trop tôt, la neige n’aura pas le temps de se transformer dans le vallon. Heureusement, la zone de Comboire est encore vide à cette heure et le départ se fait sans soucis.
Je désigne aujourd’hui Didier comme chef de course débutant. La tâche sera facile car il suffit de suivre le vallon, le BERA est à 1 (attention aux accumulations venant de l’Est quand-même) et le groupe est petit. Mais ce n’est pas grave, toutes les occasions sont bonnes pour apprendre et développer ses compétences.
Après un test DVA en double exécuté sur le plat de Serre Orel, nous attaquons le premier ressaut qui peut faire peur à des débutants. C’est ce ressaut attaqué à pleine vitesse lors de l’initiateur qui avait fait paniquer nos débutants. Aujourd’hui, nous prenons plus le temps et la neige gardée fraîche est tout à fait skiable sans couteaux. Avec seulement quelques plaques apparentes sur lesquelles il faut rester prudent.
A la sortie, nous tombons sur un grand groupe de skieurs visiblement en initiation. Il en faut peu pour que je reconnaisse à la tête du groupe Jean-François, ganiste et cafiste, qui réalise son stage pratique d’initiateur CAF. C’est donc bien un groupe de CAFouilleurs que nous avons rattrapé et que nous suivons plus ou moins tout le reste du vallon.
Le vallon nous donne d’ailleurs l’occasion de jeter des coups d’œils sur la face des Combeynots qui a l’air en excellente conditions. Quelques groupes sont d’ailleurs à l’assaut des divers couloirs qui se font tout ou partie à pieds. Moi c’est le petit couloir vers le point 2654 m sous le roc Noir qui me tenterait bien…
Michel souffre un peu de l’altitude et de la chaleur et s’arrête sur la dernière bosse sur laquelle j’ai prévu de nous faire manger. Il devra nous attendre le temps que nous fassions les cent mètres qu’il nous reste.
La pente terminale du col est en bonne conditions, la neige et là et a transformé, rendant son ascension plus sécurisé. Mais cela ne suffit pas pour rassurer Véronique qui pourtant s’en était sortie comme une cheffe dans le premier ressaut un peu gelé par endroit. Elle était partie devant avec Didier le temps que j’attende Michel afin de faire un point et voir si il continuait. Et le temps que je la rattrape, elle avait eu le temps de se faire impressionner par la pente. Je me demande alors si ce n’est pas l’avalanche de conseils donné par le CAF qui lui ont donné l’impression que c’était plus dur qu’en réalité. Tant pis, de toute manière il ne nous manque que dix ou vingt mètres avant le sommet seulement.
Nous redescendons alors mais Véronique qui a laissé échapper un ski le temps de rechausser est bonne pour redescendre à pieds. C’est dommage pour elle que l’apothéose du sommet se soit transformée à ce point mais ce sont les aléas d’une course en ski.
Trop tenté par le point 2861 m sous le roc Noir, je mange trois bouchées en vitesse, laisse une partie de mon matériel pour m’alléger, et me lance à son assaut pendant que les autres mangent. J’ai deux cents mètres de dénivelé à faire et je me donne 35 minutes pour cela. Au final je mets 37 minutes, les dix derniers mètres étant très durs et à la limite de devoir les faire à pieds. Et peut-être cinq minutes de plus seulement qu’un autre binôme dont le plus âgé a… 76 ans !! Chapeau !
La descente est excellente, en bonne conditions Ce qui me permet de tracer droit dedans à pleine vitesse, avec deux ou trois pauses pour se tenir les reins. Il m’aura fallut juste faire attention à quelques rochers qui affleurent juste et à quelques CAFistes qui eux aussi ont voulu tricoter.
Je retrouve alors les autres qui m’attendais au soleil et nous redescendons tous ensemble vers le col du Lautaret. Nous passons par la droite de Serre Orel pour éviter de trop pousser sur les bâtons et pour éviter la cohue de personnes en snow-kite.
Le moment de convivialité est pris au bar du col, à l’intérieur pour être à l’abri du vent. J’en profite pour manger mon sandwich qui se sentait délaissé du fait que j’ai préféré skier plutôt que de manger ; ce qui me vaut le surnom de « sandwich man » par le patron à qui j’avais demandé la permission.
Cette journée a été très belle malgré la petite descente à pieds de Véronique, surtout pour les amateurs de rando douces qui ont les plus soufferts du manque de neige cette année.
Martin.
- Participants : Martin (encadrement), Didier (co-encadrement), Michel, Véronique
- Dénivelé : 620 m D+ pour les uns et 825 m D+ pour l’autre
- Altitude max. : 2654 pour les uns et 2861 pour l’autre
- Distance : 9 km
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