Le Pas de Paul
Pour ce deuxième jour du camp en Dévoluy, nous choisissons une course emblématique du massif : le pas de Paul. Pas trop de problèmes pour le repérer, il est bien visible, à l’aplomb de notre bivouac au Sauvas.
Mais son accès n’est pas du tout direct. Nous partons au tout petit jour à 6h pour profiter de la fraîche et l’itinéraire remonte longuement des pistes jusqu’au col des Rimas. Le seul problème de l’itinéraire est de ne pas rater le petit sentier qui part à droite peu après ce col, peu visible, mais il y a un petit cairn avec un point bleu. Ce sentier, peu fréquenté mais bien visible, est très agréable sauf qu’il ne monte pas ou presque pas. Mais il faut quand même le suivre, car c’est la meilleure façon de traverser le torrent de Côte Belle qui est celui qui fait suite au pas de Paul. Par contre, dès que ce torrent est traversé, il faut remonter tout de suite à droite de ce vallon pour se retrouver au pied du pas de Paul.
Là, nous rentrons les bâtons et nous attaquons ce passage exceptionnel. Exceptionnel en effet car il s’agit d’une gorge dans laquelle descendent les orages ce qui a nettoyé le rocher, le creux de la gorge est bien propre, dans un très beau rocher blanc et les strates très minces du Dévoluy en font quasiment un escalier. C’est un grand plaisir que de remonter ces marches qui, même si elles sont raides, ne présente pas de difficultés. Les marches sont pourtant légèrement déversées vers l’aval, mais elles sont sèches et bien adhérentes.
On monte au jugé dans cette gorge qui est suffisamment large pour permettre plusieurs itinéraires. Heureusement, car à plusieurs reprises, la montée directe se heurte à des passages raides qui, compte tenu du côté déversant des strates, doivent être contournés.
Nous remontons ainsi avec grand plaisir, et à l’ombre, détail qui a son importance, jusqu’en haut de ce couloir. Vers le haut, nous retrouvons des pierriers et la remontée du couloir devient plus classique du Dévoluy entre roche et pierrier. Je tire à droite pour me rapprocher du point bas de la crête en espérant gagner du dénivelé. Mauvaise idée, la crête surplombe de plusieurs centaines de mètres la combe de Mai, mais la vue est sublime sur le plateau de Bure, les antennes et la combe de Mai. Le point de vue est spectaculaire et vertigineux. Il faut remonter la gorge jusqu’à son point le plus haut à gauche, nous traverserons les divers pierriers qui nous ramènent ainsi à ce point haut en nous faisant passer par diverses fenêtres toutes aussi spectaculaires. Le dernier passage est une petite escalade facile qui donne accès au plateau.
Après un petit repos, nous attaquons la longue promenade très agréable qui nous rapproche des antennes jusqu’à trouver le sentier qui plonge dans la combe de Mai.
Cette combe est impressionnante, l’une des plus belles du Dévoluy dans un pierrier extraordinaire, des falaises des deux côtés et des chamois qui font la sieste tranquillement à l’ombre sur le haut des pierriers et sur les falaises. C’est une combe qu’il ne faut surtout pas remonter, car le sentier est en fait une descente dans les pierriers que nous faisons essentiellement en ramasse. Chose qu’il est impossible de faire dans la combe d’Aurouze, sa voisine. Cette longue descente de la combe nous ramène à la source du vallon, où nous étions la veille. De là, la descente aux Sauvas est classique.
C’est une très belle course à la fois symbolique du Dévoluy avec ses escaliers en calcaire blanc et à la fois peu ordinaire par le fait que la roche est saine et sans pierrier durant quasiment toute cette montée. Comme beaucoup d’itinéraire Sombardier, vu de loin, la course paraît impossible et hyper engagé alors qu’en effectuant les petits détours nécessaires, elle se présente comme étant relativement facile. À part la fin, l’itinéraire est évident : il faut remonter la gorge. C’est certainement la façon la plus agréable et originale de gagner le plateau de Bure.
Dénivelé 1200 m
Distance 13 km.
Participants : Monique et Jacky