Les Bocchette Centrale, sentiers Brentari et Martinazzi

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Les Bocchette Centrale, sentiers Brentari et Martinazzi

Nous venons de faire les Bocchette Alte la veille (voir l’article « Le sentier Bennini et les Bocchette Alte »), nous sommes samedi soir, la météo est bonne et le refuge Alimonta (2580m) est plein à craquer. J’ai bien fait de réserver pour 4 personnes car Stéphanie devait être avec nous. Repas de restaurant copieux avec un choix de 5 premiers plats et de 5 seconds plat et dessert. Au moment de payer; nous avons la surprise de voir que nous avons été facturés pour 4 personnes, alors que je les avais prévenus à l’avance ; même les absents mangent ! j’ai beau discuter, rien n’y fait.

Pendant le repas nous discutons et la quasi-totalité des gens du refuge vont faire comme nous les Bocchette Centrale, en effet l’autre via, les Bocchette Alte sont interdites. Comme nous avons l’intention d’enchaîner plusieurs étapes, pour éviter de bouchonner, nous décidons de partir le plus vite possible. Le petit-déjeuner est à 6h30 et à 6h40 nous sommes en train de marcher. Surprise alors que le refuge était plein au petit-déjeuner personne n’est sur nos traces. Nous ferons donc Bocchette Centrale totalement seuls ce qui est un privilège extraordinaire. Autre surprise, tout de suite un quittant le refuge, nous croisons un troupeau de chamois alors que le jour se lève et éclaire les cimes environnantes. Le moment est magique.

Cliquer sur les photos pour les agrandir.

Lever du jour depuis le refuge.
Chamois près du refuge.
Lever du jour sur les cimes.

Nous remontons le petit glacier, grâce au regel nocturne et à un peu de neige fraiche, point besoin de crampons. La via démarre de la Bocca degli Armi (2749m) par une série d’échelles et tout de suite nous avons le soleil du matin qui éclaire la vire mythique des Bocchette Centrale : une vire horizontale, facile, au milieu d’une face verticale impressionnante. Nous sommes seuls, moment magique, environné de sommets prestigieux. Nous n’en croyons pas nos yeux et nous faisons des photos pour immortaliser l’instant.

A droite, la Bocca degli Armi depuis le refuge.
Nous montons vers le début de la via alors que le jour se lève.
Nous voilà au départ.
Première échelle, le refuge est au fond.
C’est tout de suite le début de la vire mythique.
Vu dans l’autre sens.
Lumière, ambiance, tout y est.
Fin de la première vire, on découvre le « campanile Basso ».
Le bonheur d’être là.
La Brenta Alta et le Campanile Basso.
C’est le passage le plus fameux de cette via. A gauche, Monique et Francois.
Les deux photos prises dans les deux sens.
Ambiance incroyable.
Le virage …
On admire.

Nous parcourons lentement les Bocchette Centrale, émerveillés par le spectacle époustouflant : des aiguilles (campanile) prodigieuses, des faces monumentales éclairées par un doux soleil sur l’horizon (c’est le solstice). C’est une chance rare que de parcourir, seuls, cette via mythique dans la lumière dorée du soleil levant. La fin de la Via est plus complexe avec des redescentes sur des brèches profondes et des remontées par des séries d’échelles pour rejoindre la Bocca di Brenta, col d’où nous voyons le refuge Pedrotti (2490m) qui signe la fin des Bocchette Centrale.

Étranges formes
Nous changeons de versants pour trouver des parois encore plus hautes.
Une curiosité : un christ avec un tronc pour les dons.
Nous avons contourné la cime de Brenta (3235m).
Nous nous dirigeons vers le Bocca de Brenta.
Un passage raide et …
… nous voyons la Bocca de Brenta.
Du col nous voyons apparaitre le refuge de Pedrotti (2491m).

Du refuge Pedrotti, nous enchaînons par le sentier Brentari qui commence par une longue marche nous amenant à  la Sella de la Tosa à 2870 m qui domine un glacier presque à la verticale 400 m plus bas, c’est impressionnant il semble impossible de faire cette descente. Mais c’est là que démarre une via ferrate, vertigineuse qui descend entre câbles et échelles jusqu’au glacier. Nous croisons là nos seuls ferratistes (Anglais) qui eux remontent vers le col. De là, nous avons un petit doute sur la suite : l’itinéraire prévu, au lieu de descendre vers le refuge Agostini, remonte le glacier qui est à nos pieds et surtout franchir un col qui, vue d’en face, est pourri, vertical, voire surplombant. Nous hésitons un moment puis nous décidons d’aller le voir de plus près pour savoir comment négocier la difficulté. Le glacier n’est pas très pentu, nous mettons les crampons par sécurité, et quelques traces nous amènent au pied d’un câble à gauche du couloir. Nous sommes soulagés l’accès au col, la Boca d’Ambiez, est une belle via ferrate dans un bon rocher. Un petit peu de neige sur la fin car nous sommes de nouveau à 2840 m d’altitude.

Un passage raide sur le sentier de la Sella de la Tosa.
Descente vertigineuse vers le glacier en contrebas.
Entre câbles et échelles, nous descendons.
Quelques passages délicats.
Le col, en face, ne semble pas accueillant. Il faudra pourtant passer par là.
Remontée du glacier.
Heureusement le col s’atteint par une belle via ferrate.
Nous voilà à la Bocca d’Ambiez (2840m).

L’autre côté du couloir est tout aussi vertigineux mais heureusement la via ferrate continue et redescend sur l’autre versant de façon tout aussi impressionnante. C’est la via ferrate Cege, notre troisième de la journée. Nous prenons pieds sur le glacier et nous entamons la très longue descente qui va nous conduire à Valcinella (1500m). Le début de la descente est un émerveillement, nous sommes dans un vallon très profond entouré de falaises gigantesques sur un fond de moraine qui impressionne autant par sa taille que par son épaisseur. Nous faisons attention à suivre le sentier marqué par des cairns, car l’itinéraire n’est pas évident et trouver les passages sans eux s’avérerait redoutable.

La descente est aussi vertigineuse que la montée. Le col au fond.
Descente vers le glacier.
La descente du vallon glacière est une course en soi.

Nous enchaînons par le sentier Martinazzi pour petit à petit descendre au fond du glacier contourner une arête et nous arriver en vue du refuge Brentei le refuge principal des Dolomites de Brenta. Petit conciliabule, le sentier remonte au refuge Brentei, nous en avons déjà plein les pattes, et une remontée inutile nous semble franchement inutile. Nous nous concoctons une variante qui passe hors sentier sous le refuge, puis rejoint un sentier qui nous mène au refuge Casinei (1850m). Ce n’était pas un bonne idée car finalement nous avons fait plus de distance et de dénivelé qu’en remontant au refuge Brontei. Du refuge Casinei nous descendons, comme tout le monde, à Valsinella où une bonne navette (une toute les 20 mn) nous ramène au fourgon.
Nous avons fait trois courses dans la journée, nous avons notre compte, mais c’est une journée inoubliable.

Dénivelé + : 1200m (env)
Dénivelé – : 2200m (env)
Distance : 18km.
Temps de marche effective : 10h40mn

Participants : Monique, François et Jacky.

La trace gpx. Attention, dans les parties raides, la trace gpx n’est pas précise.