Vire d’Archiane
A flanc d’une des plus belle falaise du Vercors.
Ce dimanche 18 mai nous étions quatre randonneurs motivés pour parcourir cette fameuse vire d’Archiane.
Une vire quasiment horizontale trois heures durant, perchée à 1650 m d’altitude, et dominant le cirque du même nom avec environ 300 m de vide sous nos pas.
C’est vers 8h30 que nous démarrons du petit village d’Archiane encore endormi ; nous empruntons le GR93 qui parcourt le vallon enchâssé de l’Aubaise.
Ce sentier d’abord soutenu, puis plus horizontal nous permet de découvrir la falaise de Sambardou avec le pas du même nom qui abrite une vire parcourue récemment par un groupe du GAN.
Nous arrivons au carrefour des quatre chemins (1408 m) avec son énorme cairn : Nous retrouvons là, Thierry et Hélène qui avaient dormi à Chatillon et opté de partir plutôt à la fraîche.
Le groupe reconstitué, nous empruntons, vers l’est, un sentier soutenu dans une forêt clairsemée, pour atteindre vers 1600 m une bifurcation; un bon sentier à droite, nous amène directement à l’entrée de la vire.
Nous nous équipons de nos casques (chutes de pierres possibles), et Thierry s’encorde avec Hélène pour assurer et rassurer, dans les passages les plus exposés.
C’est là que le spectacle commence: tout de suite nous sommes dans l’ambiance :
Dominés par une falaise de 100 m de hauteur, et dominant 300 m à 400 m de vide entrecoupé d’autre vires, nous sommes sur une sente de vingt à trente centimètres de large sur une vire herbeuse inclinée, de taille rassurante entre trois et six mètres de large.
Pour apprécier et admirer le paysage , nous faisons de nombreuses pauses.
La faux pas est interdit et l’évolution exige de la concentration.
Après une heure de marche tranquille sur la vire, nous atteignons la principale difficulté, avec un décrochement de quinze mètres de la vire, nous optons pour la descente de la cheminée facile, au bord de la falaise, plutôt que le rappel de vingt mètres avec le point d’ancrage équipé sur le seul arbre de la vire .
Thierry sécurise la descente en assurant sa compagne de cordée, le passage sous le premier rocher est plus aisé en ôtant les sacs à dos.
Chacun passe à son tour en s’aidant, ou pas, de la corde, puis les sacs à dos sont descendus en bout de corde. Voilà la courte cheminée de dix mètres franchie.
Un petit pas d’escalade facile, nous permet de reprendre pied sur la vire confortable.
Nous poursuivons jusqu’à l’éperon sud (Pilier Livanos) qui matérialise le changement d’orientation; Pilier connu pour ces nombreuses et belles voies d’escalade.
Là, nous trouvons une jolie plateforme abritée des éventuelles chutes de pierres pour goûter notre pique-nique.
La suite nous permet d’apprécier le cirque plus à l’est, jusqu’à la Tête du Jardin ; Un nouvel abaissement de la vire oblige Thierry à sécuriser le passage en installant la corde en main courante pour descendre un pas facile mais exposé.
C’est maintenant que se manifeste les bouquetins tout occupé à la mue printanière, et les vautours fauves plat près des falaises, qui les uns comme les autres semblent nous narguer, tant ils sont à l’aise sur leur terrains de jeux favoris: les rochers escarpés ou les ascendances.
Puis notre vire se poursuit jusqu’au fond d’un immense couloir enchâssé, celui-ci est constitué d’un bon pierrier que nous dévalons sur 300 m de dénivelé.
Nous retrouvons un bon sentier à l’entrée de la forêt vers 1250 m qui nous ramène à Archiane.
Un coup d’œil en arrière pour admirer cette belle falaise en osant imaginer que nous étions, là, en face, à marcher tranquillement au milieu de la paroi…
Petite pause bien méritée à la seule buvette du village toujours ouverte…
Bravo à Thierry , Hélène, Philippe (de ANV) et Alain pour avoir oser cette traversée aérienne.