Traversée de la Grande Roche
Une autre manière de découvrir la vraie vie en alpage.
Ce dimanche 6 septembre nous étions dix ganistes au départ du Curtillard (1000 m) pour effectuer une traversée méconnue entre le vallon de l’Arpette et le vallon de la Grande Valloire. La température matinale très fraîche nous incite à démarrer à un bon rythme pour effectuer l’ascension raide d’une belle forêt de laquelle nous sortons vers 1550 m après 1h10 de marche.
Nous arrivons face au Pleynet, dans un champ de rumex, la rhubarbe des moines, dont les feuilles remplies d’eau sont essuyées par les premiers mollets qui les arpentent !
Nous atteignons sans difficulté le chalet privé (fermé et cadenassé) et la bergerie de l’Arpette qui est occupée par la bergère, La gardienne de l’alpage, bien seule et bien isolée dans ce coin perdu de Belledonne qui, malgré ses six patous, a quelques difficultés à rassembler ses brebis. Ses ânes font mine triste, enfermés dans un enclos.
Nous poursuivons notre montée hors sentier, dans l’alpage en utilisant au mieux les « sentes à moutons », pour atteindre vers 2100 m la croupe herbeuse au dessus du Crêt du Chien.
Nous nous offrons une petite pause pour profiter du beau panorama…
L’arrête, d’abord raide, puis plus douce quand elle devient rocheuse, nous amène sans difficulté au sommet de la Grande Roche (2345 m) , Nous poursuivons, jusqu’à un sommet sans nom (2420 m) plus marqué et plus panoramique au dessus du passage d’Odru.
C’est là que nous nous installons pour un pique nique convivial dominant les vallées de la Combe Madame et de la Grande Valloire, et ses 3 Lacs (lac de la Folle, lac Blanc et lac Noir), dont la diversité des couleurs nous étonne!
La jeune bergère, contente de croiser du monde, nous rejoint pour partager, autour d’un café, son expérience. C’est l’occasion pour nous de (re)découvrir, loin des clichés, ce dur métier, dans la solitude d’un alpage perdu, avec 800 brebis à surveiller, éparpillées dans la montagne; ceci est d’autant plus difficile à vivre par temps de brouillard, sans voir un être humain… En bref, une rencontre très enrichissante !
La descente s’effectue en retour sur l’arrête jusqu’au passage d’Odru.
De là, nous plongeons, direction plein Est, dans un petit vallon relativement raide, hors sentier, qui nous amène jusqu’au lac de la Folle, un lac d’un vert émeraude étonnant à cette altitude, alors qu’à 15 min de celui-ci nous longeons le lac Blanc, de couleur laiteuse.
A partir de ce 2ème lac, nous retrouvons un bon sentier qui nous ramène au 1er chalet de la Grande Valloire. Puis nous empruntons le sentier du Tour du pays d’Allevard, …
La suite fut un peu plus folklorique ! Pour rajouter du piment nous avons quitté le sentier battu pour s’engager dans un sentier de battue… Quelques acrobaties ont été nécessaires ! Alors que la tête de peloton accélérait pour retrouver le chemin, le reste du groupe s’émerveillait de trouver de si belles chanterelles ! Comme l’a si bien dit Martine « Je crois bien que c’est le bordel là ! ». Arrivés au parking, la carte allait enfin pouvoir répondre à notre question : « par où l’appel des champignons nous a fait passer ?! »
Voilà un joli circuit de 1420 m de dénivelé, loin des foules, mais plein d’aventures et d’émouvantes rencontres partagées avec Joana, Martine, Nadine, Christiane, Philippe, Yves, Brigitte, Geneviève, Jacques, Alain.