Raid à skis dans le Beaufortin, côté Tarentaise, du 11 au 14 janvier 2014
Nous sommes sept randonneurs à partir : Jean-Luc, le chef et organisateur émérite, Evelyne, Monique, Alain, Bernard, Jacky, et Franck. Nous partons, skis sur le sac, du parking des Pars, au-dessus de la Côte d’Aime avec le beau temps. Nous déroulons le long vallon d’Ormente qui mène au refuge de la Balme (2009 m) : il vient d’être rénové : c’est très confortable avec un poêle qui ronfle bien ; les WC sont bien sûr à l’extérieur : écologique et lumière solaire ! Repas du soir avec lyophilisé ou bolino et soupe à la chandelle…
Dimanche 12 janvier, très beau temps et à 9 h nous prenons la direction du fameux col Tutu ; Les premières pentes sont gelées, les couteaux sont agréables. Une pause, puis c’est la dernière pente, un peu raide, qui nous hisse à ce col, juste au pied de la Pierra Menta : lumière vive et vues superbes, rochers, neige, barrage de Roselend. Descente soyeuse dans une ambiance hivernale, puis remontée au col du Coin, la chaleur nous accueille, les peaux bottent et c’est une petite pente jusqu’au Mont Coin à 2539 m, vers 13 h 30. Pique-nique agréable sur le piton, pas de vent, une vue à 360°. Descente agréable sur le refuge de la Coire qui est un peu humide mais le poêle va vite ronfler… Les WC sont tout un poème : bien sûr à l’extérieur dans une petite guérite en tôle et le sol verglacé : il faut se cramponner pour ne pas glisser… Repas habituel, tarot, coucher à 9 h, nous entassons les couvertures sur les SAV afin de conjurer le froid ! Dénivelé de la journée, environ 1000 m.
Lundi 13 janvier, au lever à 7h30, le ciel se couvre. Nous partons à 8h40 en direction du plan de la Chevalière puis le col de Pierre Percée (2450 m). Nous dépeautons avec une petite bise, et descente prudente, en jour blanc, sur le chalet des Veaux et des Mouilles : repeautage, grignotage et nous remontons les dernières pentes pour arriver à la Pointe, verglacée, du Dzonfié. Descente acrobatique avec une faible visibilité sur le refuge du Nant du Beurre (2080 m), il est 13h10 ; Superbe bâtiment neuf avec tout le confort (1,5 millions d’euros). La gardienne est sympathique avec sa chienne Henka, le téléphone portable passe et c’est la ruée sur les nouvelles… L’après-midi se passe en mijotant le plan de marche pour le lendemain et en partie de tarots endiablées ! Diner agréable avec salade, crozets et viande, tarte aux myrtilles et fromage blanc. Dortoir trop chaud, surtout en comparaison des deux autres refuges…
Mardi 14 janvier, on se réveille avec 40 cm de neige fraîche et une visibilité médiocre ; On part à 8h30, en faisant la trace chacun son tour, seules les spatules nous indiquent l’inclinaison de la pente… A l’altitude 2250 m on pointe le 112, non on n’appelle pas les secours mais c’est bien l’azimut à suivre pour franchir la crête ! Un vent glacial nous y accueille, et le plan B est mis en action, sans contestation, nous descendrons directement sur la Pesée et Granier. Le GPS et l’azimut sont mis à contribution pour choisir le meilleur itinéraire dans le brouillard et petit à petit nous découvrons le paysage. La neige devient lourde, nous franchissons des talwegs et après l’alpage de la Pesée, nous encapons la route, heureusement enneigée, pour arriver jusqu’à l’oratoire avant Granier ; pique-nique de midi au soleil, l’ambiance est euphorique, partage des dernières victuailles. Les chauffeurs refont la navette de voiture pendant que les autres se prélassent dans l’unique auberge du village.
Superbe parcours, avec juste ce qu’il faut de beau et mauvais temps, les trois refuges que pour nous, et une très belle initiation au raid pour Monique…