Sangle des Belles Ombres
La randonnée qui laisse place à l’imaginaire.
Il était une fois, des petits lapins
Perdant la mémoire, ces petits coquins
Ils couraient partout, perdant leur latin
Les yeux éveillés, le regard mutin.
Ces petits lapins, un dimanch’ matin
Avaient décidé de prendre le train
D’une randonnée, conduit’ par Alain
Sur les herb’ sauvages, des petits chemins.
Agnès
Mais qu’est ce que je raconte ? Aurais-je consommé trop de champignons rouges et blancs ? Aurais-je trop respiré la pollution de Grenoble ? Ou est-ce tout simplement l’ivresse des merveilleux paysages que nous avons pu admirer. Et oui, il faut-être fou pour se lever tôt et partir randonner sur des pentes légèrement vertigineuses, au milieu du massif de la Chartreuse. Le ganiste randonneur, n’aurait-il pas le profil du petit lapin, oubliant ses soucis du quotidien pour mettre ses pas au milieu de paysages à couper le souffle ?
Je rassure tout le monde, nous n’avons pas vu de lapins volants, seulement des moutons, coupant le sangle que nous avions emprunté, nous obligeant à un détour sur les pentes herbeuses. Bon, justement, je reviens à nos moutons. Alors, nous voilà partis, dès huit heures trente. Neuf ganistes prennent le chemin de Sainte Marie du Mont pour se garer au Pré Orcel. Bernard, Hugues, Claudette, Katia, Daniel, Anne, Alain, Patrice et Agnès.
Un sentier large et ombragé nous mène à un chemin plus étroit, parsemé de quelques jolis lapiaz sculptés par l’érosion., avant d’arriver à une sente, plus étroite et plus vertigineuse : le sangle des « Belles Ombres », version « celle du bas ». Après vingt minutes de marche, nous arrivons vers une curiosité géologique : « les griffes de l’ours »…. et je ne vous dis pas, non d’un p’tit lapin, comment elles se sont tracées. Certains racontent, qu’en des temps anciens où l’homme n’avait pas encore trop mis les pieds, une princesse ourse fut promise à un roi, beaucoup plus âgé qu’elle. Or, la princesse, qui était amoureuse d’un jeune ours, bûcheron de son métier, ne voulait pas du destin qu’on lui réservait. De désespoir, elle se jeta de la falaise, et maintenant, nous voyons encore la trace de ses griffes dessinées sur le rocher, en témoignage de sa douleur. Pauvre petite princesse…
En voyant ses traces, nous sommes revenus sur nos pas, peinés par cette triste légende, et pour nous consoler, nous avons pris le sangle du haut. Il y en avait pour tous les goûts : fleurs, herbe grasse, rochers, falaises, sapins, odeurs de résine, de serpolet et de vulnéraire! Après une bonne heure à fréquenter cet étroit sentier perché au dessus des barres rocheuses, et basculant d’un cirque à l’autre, nous sommes arrivés, par le pas qui n’a pas de nom, à déboucher sur les plateaux, jusqu’au sommet où nous avons pu gagner notre pain à la sueur de nos pas et pique niquer, dans une des plus belles salle à manger du coin, avec vue sur Belledonne, les Bauges, et surtout, sur le mont Blanc !
Mais après le réconfort, l’effort pour les randonneurs. Il faut maintenant atteindre le point culminant, pour se régaler encore les yeux, et ce n’est pas fini, il y a le col des belles ombres qui nous attend, au milieu des sapins qui nous font une joli haie d’honneur. Au fait, pourquoi les belles ombres ? Alain n’a pas voulu nous raconter la légende et nous a laissé sur notre faim ! Mais pas sur notre soif, puisque après la descente par de jolis sentiers ombragés, nous avons eu le plaisir de nous offrir quelques boissons dans un petit bistrot fort sympathique avant de retrouver notre quotidien…..
Agnès