Traversée de la Dent du Pra
Comment retrouver la saveur du ski de rando au printemps !
En ce samedi 9 avril, nous étions encore huit skieurs de randonnée, à la recherche de la neige, quand tout le monde pense petites fleurs et douceurs printanières ! Et il fallait chercher un compromis entre « départ ski au pied » et « pas trop de kilomètres en voitures… » Alors notre regard s’est porté sur la Dent du Pra au départ du Pleynet à 1400 m.
Au départ, surprise : la station est fermée depuis trois jours et il ne reste que les langues de neige liées à la neige de culture pour arriver en bas ! Pour nous, départ ski sur le sac, direction vallon du Pra. Nous chaussons les skis vers 1650 m. Malgré la relative douceur matinale, la neige porte ; il faut dire que nous sommes sur le terrain du « hors piste » descendant du col de Poutaz. Les couteaux deviennent rapidement indispensables, d’autant que nous optons pour l’ascension directe du versant nord au lieu d’envisager la traversée initialement prévue par le col du Pra puis le versant ouest. Les crampons deviennent l’option la plus aisée pour franchir le raide épaulement puis le couloir final à plus de 40°, même si nous sommes quatre skieurs à vouloir rentabiliser les peaux de phoques au plus haut !
Sortie au sommet de la dent du Pra (2623 m) à 9h15. Pour le retour, nous redescendons versant sud sur 90 m avant de traverser le col de Vouteret, et de poursuivre la descente versant Est dans le vallon descendant de la Belle Etoile et de rejoindre les rochers de l’Evèque. Ici la neige est déjà bien ramollie. A 2210 m nous rechaussons les peaux de phoques pour rejoindre l’arête neigeuse au sud du Rocher de l’Evèque (2300 m) C’est l’heure du casse croûte bien mérité. De là, nous décidons de redescendre versant ouest, pour rejoindre le vallon du Pra , mais ici la neige n’a été léchée que par un soleil rasant, elle n’est donc pas encore « décaillée » !
Ayant rejoint, après une descente pas très rassurante en neige dure et un peu « trafollée » par d’anciennes coulées d’avalanches, le fond du vallon du Pra, nous rechaussons pour la troisième fois les peaux de phoques vers 1850 m pour rejoindre le haut des pistes du Pleynet vers 2080 m. Et maintenant nous goûtons un plaisir rare : descendre la piste d’une station de ski fantôme, sur une « neige à canons » bien tassée. Et cela jusqu’à quatre minutes de la voiture ! Une bière bien fraîche à la terrasse du seul bar ouvert du Pleynet, nous permet de poser les yeux sur notre itinéraire en montagne russe de 1500 m de dénivelé total. Jean-Luc, Christiane, Geneviève, Jacques, Daniel, Eric, Patrick, Alain.
