Tour en VTT du plateau d’Emparis
En remplacement du psychobloc, le dimanche 23 mai 2009.
Ce dimanche, avec David, nous n’avons pas réussi à fédérer de ganistes pour une activité psychobloc. Pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, cela consiste à faire de l’escalade au bord de l’eau pour en profiter en cas de chute. Cela se fait donc sans corde. Un des sites français pour cette activité est le Roc de Chère, à Talloires, sur les bords du lac d’Annecy. Mis à part la longue route, il faut aussi faire pas mal de pédalo pour arriver sur le site. C’est pourquoi, comme nous n’étions que deux, nous avons décidé d’enclencher le plan B.
Nous sommes donc partis pour une randonnée à VTT autour du plateau d’Emparis. Plusieurs possibilités s’offraient à nous, allant de 900 m à 1800 m de dénivelé. Comme c’est ma deuxième sortie de l’année, je ne voulais pas nous mettre en difficulté et nous avons opté pour la version la plus courte.
Malgré un départ plutôt rapide, il y a déjà beaucoup de monde sur les parkings de Besse. Nous continuons notre chemin pour nous garer comme prévu sur le parking du Col de Nizié, nous économisant plusieurs centaines de mètres de dénivelé que d’autres ont le courage d’affronter. Heureusement, ici, peu de gens sont présents. Il faut dire que la montée, même en voiture, n’est pas de tout repos. Le temps est magnifique et le fond de l’air quand même plus frais que la canicule de Grenoble.
Nous attaquons la première montée à dix heures pour rejoindre les lacs noirs. Elle met tout de suite dans le bain avec un profil très fractionné qui fait monter le cardio. David est un peu en difficulté entre l’altitude, la difficulté et ses nouvelles pédales automatiques qu’il n’a pas encore apprivoisées. Je le retrouve d’ailleurs couché par terre, pieds encore sur les pédales… Tout un groupe venu de Besse en profite pour nous dépasser par un chemin carrossable, mais doivent nous rejoindre par une pente herbeuse qui les mettra à mal.
Les marmottes sont toutes de sortie et sont déjà très dodues, pour notre plus grand étonnement. Ceci alors qu’il reste encore quelques langues de neige sur notre route, et qui mettent déjà à l’épreuve l’étanchéité de nos chaussures. Juste à proximité de cette neige, une boue bien grasse viens nous tacheter.
A partir des lacs noirs, nous commençons la descente qui se fera d’un seul tenant. Très technique dans des pierres traîtres, ce début est malgré tout très amusant, et ce malgré la présence de très nombreux piétons auxquels nous devons faire attention. Nous nous retrouvons d’ailleurs un moment à attendre plusieurs minutes pied à terre pour laisser passer un train de plusieurs dizaines de randonneurs qui font presque une chenille.
La dernière portion vers le village de Chazalet est plus cassante qu’amusante et la chaleur commence à arriver. Nous mangeons notre pique-nique vers 13h30 au Rivet du Pied, profitant du peu d’ombre que nous prodiguent les petites maisons.
Le début de la remontée est plutôt calme et plate. La présence de chemins herbeux est toutefois très fatigante, et freine considérablement nos vélos. Derrière un obstacle en forme de troupeau de moutons, nous en trouvons un autre plus conséquent. Le torrent de Valfredène est gonflé par la fonte des neiges et nous allons devoir marcher de plain pied dedans pour traverser. Nous en profitons pour faire une petite sieste aux abords d’une cabane utilisée pour étudier les « effets mécaniques de la neige », quoi que cela puisse vouloir dire.
Le repos était bienvenu car le reste de la montée, à destination du Col des Trentes Combes consiste en près de 575 mètres de dénivelé en portage pur ! Une vraie épreuve de ténacité. L’ironie du sort est que le topo que nous avions et dont nous avons suivi la trace indiquait explicitement zéro portage ! Et encore, certains membres du groupe que nous avons plus ou moins suivis durant la journée s’apprêtent à poursuivre par l’ascension du Pic du Mas de la Grave. Nous sommes déjà plus que cuits, cela sera pour une autre fois.
Nous finissons notre boucle vers le parking. Cette dernière portion de descente passe par les bas-marais du Goléon. L’occasion pour David, encore joueur, de se repeindre la face avec des pois. Il me propose maintenant de descendre sa voiture à Besse pour me permettre de finir par la descente du col en VTT. Ce chemin ne suit pas la route, car sinon j’aurais refusé.
C’est donc avec plaisir que j’accepte sa proposition avec un petit défi lancé à celui qui arrivera le premier en bas. Le chemin est magnifique, son humidité parfaite pour avoir la meilleure accroche possible. Je me sens pousser des ailes et retrouve le feu sacré. J’ai rarement avancé aussi vite. La balance de la vie me le fait payer en m’envoyant une pierre qui vient se coincer entre mes rayons et mon dérailleur. Tellement bien positionné que ma roue se bloque immédiatement. Heureusement, le pneu se met à déraper, et les pédales automatiques conservent mes pieds bien en place, m’empêchant de me râper l’arrière du mollet avec les pédales « pièges à loups » comme la dernière fois que j’ai fait du VTT de descente.
La pierre finit par partir, me permettant de continuer. Mais ce n’est qu’à Besse que je m’aperçois que cela a arraché un rayon du moyeu. Heureusement, la bière de fin de balade est là pour me remonter le moral, ainsi que les glaces que j’ajoute à la tradition.
PS : Je m’apercevrai une semaine plus tard que ce n’est pas qu’un rayon que je vais devoir changer, mais une roue complète car l’arrachement du rayon a abîmé le moyeu, un dérailleur complet car un des galets de chape a perdu des dents, ainsi que la patte d’attache du dérailleur ! Ce matériel aura tenu plus de dix ans, mais une pierre bien placé, ça ne pardonne pas…
Martin.
Les deux du plateau d’Emparis : David et Martin.