Le Pas Guiguet
On ne peut pas faire plus dans les clous vis-à-vis des normes de sécurité sanitaire que de partir de chez soi. C’est donc ce que j’ai fait en proposant une belle boucle au départ de la maison. Monique et Brigitte se sont portées volontaires et Chantal a décidé de nous rejoindre en partant du col de Vence ce qui coupe le dénivelé en deux avec rendez-vous à l’intersection du sentier du pas Guiguier et du GR.
Nous partons donc d’un bon pas, peut-être même trop bon, et je suis obligé de passer devant pour ralentir les deux filles. Les machos du club en prennent pour leur grade cette année.
C’est un itinéraire sympa par des sentiers peu connus (ils ne sont pas sur IGN) qui monte tout droit au fort. Il semble que c’était le sentier qu’empruntaient les militaires pour prendre leur poste. Tout au long de la montée nous avons de belles vues sur la vallée et sur les falaises un peu pourries que nous côtoyons. Depuis quelques années le sentier est un peu plus fréquenté, il est relativement bien marqué mais très raide et en terre à la fin.
Nous rejoignons le GR à peu près au moment où Chantal y arrive. Nous repartons ensuite par le sentier plus ou moins horizontal qui longe les falaises pour arriver à l’Ermitage qui, semble-t-il, a fonctionné du VIe siècle à la révolution. Plus d’un millénaire de présence humaine sur cette vire étroite, cela laisse rêveur. Bien sûr il y a une vue grandiose et un point d’eau mais tout de même.
Nous cassons la croûte au niveau de l’ermitage bien abrité et au soleil, un petit moment de plaisir. Nous reprenons notre route pour le pas Guiguet. C’était le passage normal des ermites pour rejoindre le Sappey. Il n’est pas très difficile mais assez impressionnant par endroit. La mairie du Sappey a eu la bonne idée, il y a une quinzaine d’années, de l’équiper de câble et de barres pour le sécuriser. Puis suite à un éboulement (ailleurs que dans le pas Guiguet !) la municipalité a décidé d’interdire le sentier mais surtout de scier les barres, de retirer les câbles et tous les amarrages. Et comme le sentier continue à être aussi fréquenté qu’avant, le seul résultat est que tout le monde prend un peu plus de risques. Comme ça en cas d’accident la mairie en sera le responsable moral mais pas juridique. C’est ça qui compte non ?
La montée de ce sentier est un pur délice avec quelques endroits où il faut mettre les mains mais toujours très aérien. Heureusement le seul endroit vraiment exposé est sécurisé par une corde que j’ai placée il y a deux ans et que j’ai changée l’automne dernier. Je me propose d’y placer un cable fixe d’ici peu.
Nous parvenons donc sans problème sur la crête du St Eynard, et nous redescendons par le GR. Par curiosité nous explorons un sentier indiqué sur IGN, mais manifestement plus du tout fréquenté. Ce devait être un sentier majeur, mais il est actuellement difficilement utilisable; clairement, il vaut mieux rester sur le GR comme tout le monde.
Nous terminons ainsi cette belle boucle de 1000m de dénivelé, avec des sentier inédits, une séquence culturelle et historique et un sentier du vertige ; le tout au départ de chez soi !! C’est pas magique Grenoble ?
Jacky.