Les tourelles de l’homme dans le vent : le GAN en grandes voies
Après plusieurs sorties initiation grandes voies annulées pour cause de météo pluvieuse voire très pluvieuse, l’année 2021 n’aura pas échappé à la règle : annulation de la sortie programmée le 2 mai !
Mais cette année, la sortie a pu être reportée au dimanche suivant, avec une météo prévue au soleil et au vent. Finalement, ce sera surtout du vent, du gros vent et un tout petit peu de soleil – mais ses apparitions feront (presque) oublier ses disparitions !
Huit au départ (et à l’arrivée), nous sommes allés aux tourelles de l’homme (au bout du plateau de l’Arselle à Chamrousse) où Jean-Michel Cambon a redessiné et ouvert il y a quelques années des voies courtes (trois longueurs) et équipées évidemment béton tout du long. Avant d’aller au pied des voies et après une répartition du matériel, nous effectuons une petite séance de rappels et-ou apprentissages de manips pour construire un relais et assurer du haut – en utilisant une poubelle (vide) et avec vue sur le Taillefer ensoleillé.
L’approche est tranquille : de la piste sèche, de la piste humide, du chemin enneigé, du sentier glacé. Nous atteignons rapidement le haut des voies où une pause casse-croute s’impose pour les ventres bien réglés (il est 12h30 !).
La suite de l’approche est plus alpine, donc on s’équipe et surtout, on porte son casque. De la descente (avec un passage devant l’inscription JMC en spits, hommage à l’ouvreur récemment décédé en plein exercice d’équipement à quelques dizaines de kilomètres de là), puis une courte remontée en mode via ferrata et un câble qui permet de se sentir un peu mieux sur une vire caillouteuse au-dessus d’un vide déjà bien présent.
Les cordées, décidées en amont, s’organisent. Nous étions trois encadrants, deux débutants et trois non débutants mais peu expérimentés. Nous avons pris le parti de sécuriser au mieux toutes les cordées en engageant deux cordées par voie (qui en plus était assez proche l’une de l’autre) afin que celui qui arrive au relais puisse bénéficier du regard d’un autre grimpeur. Dans l’une des deux voies, les deux débutants s’élanceront ensemble, après qu’une cordée d’encadrants se soit positionnée aux relais. Cette configuration permet de laisser à chaque relais un encadrant qui peut accompagner la pose du relais par les grimpeurs débutants.
La proximité des voies a de plus permis de prendre des nouvelles des grimpeurs de la voie d’à côté, d’encourager certains dans des passages délicats, d’aider à remettre en place un système d’assurage mal positionné, d’apporter des conseils dans la réalisation du relais pour ne pas être mal positionné (ou le moins mal possible).
L’objectif visait l’initiation et la réalisation en sécurité d’une petite grande voie en réversible (chacun grimpe en tête alternativement et doit donc mettre en place un relais et l’assurage du haut)… Objectif atteint dans des conditions pas si simples au final, le vent en rafales puis en continu devant très (très) fort et occasionnant une impossibilité de communiquer par la voix, une impossibilité pour certaines de réchauffer leurs mains, une impossibilité d’enlever la moindre couche de vêtement. Mais quel plaisir de se retrouver en haut de la voie, juste de l’autre côté du rocher sommital, à l’abri du vent, à manger un petit morceau avant de tout replier et redescendre sans encombre prendre un goûter apéro gargantuesque… en plein vent !
Benoit.
Les huit : Anne, Martin, Emmanuelle, Luckas, Didier, Laure, Wlad, Benoît
