La Traversée de l’Obiou
Le week-end du 10-11 juillet, les adhérents du GAN ont été très sollicités, avec 19 personnes parties pour le trek du tour des glaciers de la Vanoise, un groupe de grimpeurs, une sortie via ferrata, une sortie VTT et un autre groupe de marcheurs.
C’est donc pas si mal que cinq gannistes (dont deux accompagnateurs) se soient inscrits à la traversée de l’Obiou, d’autant que c’est une course longue (16 kilomètres) avec un gros dénivelé (1900 m positifs) et surtout une course engagée sur la quasi totalité du parcours avec de nombreux passages dans des pentes très raides mais en réalité il y a peu de difficultés techniques (la corde est inutile pour peu que l’on soit aguerri). Dans sa première partie, cette course emprunte le fameux « sentier de la Baronne » qualifié de « le plus spectaculaire sentier des Alpes » par Pascal Sombardier (https://www.pascal-sombardier.com/2019/06/le-sentier-de-la-baronne.html) ; difficile de trouver une proposition plus alléchante.
Nous avons rapporté tellement de belles photos que, plutôt qu’un compte rendu illustré, je vous propose un album photo commenté.
Vu la longueur de la course, nous avons opté pour un « bivouac » au départ du sentier. Grand confort, ciel un peu orageux, mais le moral est au beau fixe. Puis en fin de journée nous avons essuyé un gros orage, et une bonne pluie pendant la nuit….
Au matin, tout est détrempé, le ciel bouché, le brouillard bas, il fait frais. Petit déjeuner à 6h30, un peu d’hésitation puis on décide d’aller « y » voir, départ à 7h10.
Nous traversons la forêt, contemplons le mémorial pour l’avion qui s’est écrasé là en 1963, puis nous entrons dans les grandes pentes d’herbe. Les herbes sont hautes et gorgées d’eau, c’est beau, mais ça mouille jusqu’en haut des cuisses. Au bout d’une heure, gore-tex ou pas les chaussures et chaussettes sont également trempées. Mais surtout, nous avons beau monter, le brouillard est toujours là, on a l’impression qu’il monte avec nous !
Par moment on a une éclaircie, mais le ciel se referme aussitôt.
Enfin, vers 1800 m, nous émergeons pour voir le Grand Ferrand nous dominer. Mais nous replongerons dans le brouillard plusieurs fois avant d’émerger vraiment.
Nous sommes dans de grandes pentes d’herbe mouillée et bien fleurie.
Nous sommes sur le sentier de la Baronne, une grande traversée montante à gauche. Le Grand Ferrand est toujours très présent, et le sentier se rétrécit un peu.
Le brouillard ne veut pas nous lâcher mais le spectacle est superbe.
Nous sommes sur le sentier de la Baronne. Le sentier devient étroit, voire très étroit. Mais dans l’ensemble c’est sans problème.
Ce sont surtout de grandes pentes pas très raides, il n’y a pas de danger.
La réputation de ce sentier serait-elle surfaite ?
Par moment le sentier « disparait », il faut être attentif pour ne pas le perdre.
C’est là que les choses se corsent ! Nous butons sur une falaise impressionnante qui laisse voir au dessus des pentes raides dans lesquelles nous devrons passer. Il est difficile de croire qu’un sentier à été taillé là dedans au XIX siècle par la Baronne de Tréminis pour que les bergers puissent monter leurs troupeaux. Nous avons une pensée émue pour ces hommes courageux aux conditions de vie difficile.
En un lacet nous sommes au dessus des falaises et, en effet, la pente s’accentue nettement. Il devient interdit de glisser et ce, sur plusieurs kilomètres..
Parfois il y a la place pour mettre un pied, mais pas beaucoup plus. Ce n’est pas difficile mais la vigilance est de mise.
Il faut traverser quelques mini torrents qui ont creusé la pente.
Ce sentier est improbable surtout quand on se retourne pour voir d’où l’on vient.
La lumière rasante du premier soleil fait ressortir l’itinéraire, mais les pentes restent bien raides. Au fond, le sommet de la Cavalle.
Nous sommes émerveillés et nous faisons de nombreuses photos. Il est incroyable que nous ayons traversé ces pentes.
Le soleil rasant et la mer de nuage donnent de belles perspectives.
Nous approchons de la fin du sentier de la Baronne, l’ambiance devient plus minérale, plus « Dévoluarde ».
Nous quittons le sentier de la Baronne au niveau d’un couloir donnant accès au col du Portail.
Le couloir est raide sur la bas et facile ensuite.
Du col du Portail nous découvrons la Combe de la Prison et la suite de l’itinéraire. Il faut traverser le pierrier et remonter les pentes verdâtres en face. Ça à l’air terriblement raide vu de là.
Mais avant de prendre pied sur le pierrier, il faut traverser des vires étroites dans le magnifique décors minéral du Dévoluy.
Nous voilà dans le pierrier. Le col du Portail est bien visible en face, et les vires horizontales à sa droite.
Une fois le pierrier traversé, il faut remonter des gradins herbeux raides mais sans difficulté.
Au dessus des gradins herbeux, la croupe ressemble à un pierrier suspendu. Le Grand Ferrand est au fond et on distingue mieux les vires qui partent du col du Portail.
Nous voici au sommet de la Cavalle, il est 11h30. Le plateau de Bure au fond.
Vue sublime sur le Dévoluy. Au premier plan le col de Lapras, en haut du vallon du Mas où j’avais réalisé un camp spéléo de 15 jours en 1971.
Il nous reste de belles arêtes faciles à traverser, la montée du Malpasset (l’arête effilée en face) et l’Obiou.
Cette même arête vue de l’autre coté, au pied du Malpassé. La Cavalle est au fond à gauche.
Le Malpasset est censé être la difficulté de la course (3a), en effet, vu du bas c’est raide et pourri. En pratique c’est très facile et ne nécessite nullement l’emploi de la corde.
Par contre, oui, c’est pourri. L’arête est une pile d’assiettes branlantes.
Mais c’est sans difficulté.
Nous avons eu la surprise de voir deux randonneurs remonter cette belle arête. Une prochaine sortie du GAN ?
La voie normale de l’Obiou est sans problème. Nous voilà au sommet à 12h30. Nous avons largement de temps de manger et de faire une bonne sieste, en faisant sécher les chaussettes.
Nous redescendons tranquillement par la voie normale qui reste une randonnée prestigieuse.
Sur ce replat, Florence nous attend. En effet Florence et Chantal se sont rendues au départ de la voie normale de l’Obiou et sont montées à notre rencontre.
La voie normale est un plaisir avec un véritable escalier naturel.
Cet escalier naturel permet un accès « facile » au replat malgré une pente très forte.
Nous rejoignons Chantal dans les premières pentes d’herbe.
Nous terminons cette magnifique journée ensemble par la descente de la voie normale.
Jacky.
Les trois : Monique, Pierre et moi ; plus Florence et Chantal à la descente.