Ticket pour le Mourre Froid

Grenoble Amitié Nature - Club de montagne omnisports

Ticket pour le Mourre Froid

Le sommet du Mourre Froid

Nous sommes deux ganistes au départ de Prapic pour l’ascension du Mourre Froid (2994 m), sommet emblématique du Champsaur et de l’Embrunais.

7H30, nous traversons l’adorable hameau encore endormi. En nous dirigeant vers le très touristique Saut du Laire, nous longeons le Drac noir qui prend sa source en amont et dans les prés avoisinants c’est le festival de la marmotte, elles se gavent d’herbe grasse avant le passage tumultueux des vacanciers. Au Saut du Laire, nous admirons l’impressionnante Barre de la Cabane striée par des majestueuses cascades, puis nous nous dirigeons sur le sentier menant à la cabane éponyme. Après quelques dizaines de mètres, sur le pont enjambant le torrent de la Bruyère, nous tombons nez à nez avec une marmotte matinale qui nous accueille en sifflant, d’une démarche chaloupée elle traverse le pont nous faisant admirer son manteau graisseux déjà bien épais.

Le Saut du Laire
Le Saut du Laire

Le sentier monte régulièrement vers le col des Tourettes que nous quittons vers 2260 m afin de passer le verrou de la barre de la Cabane. Dès lors et jusqu’au sommet nous sommes hors sentier dans des alpages au début, puis dans la caillasse ensuite.

La barre de la Cabane
La barre de la Cabane et le sommet au soleil

Vers 2400 m nous apercevons un troupeau de moutons puis quatre patous montant la garde sous la crête de la Dent, point de passage obligé pour accéder au sommet. Alertés par les aboiements nous stoppons aussitôt notre progression afin d’observer la configurations du terrain et l’évolution du troupeau manœuvré par le berger et son chien. Après quelques minutes, les aboiements ayant cessé, nous reprenons confiance et avançons lentement de quelques dizaines de mètres en suivant une ligne la plus éloignée possible du troupeau, mais ce fût des mètres en trop !

Deux patous nous ayant repérés, se dirigent rapidement vers nous. De concert, nous décidons de stopper notre avancée, de planter les bâtons dans la terre et de mettre en application les préconisations plusieurs fois lues sur les panneaux d’information. Décidés mais pas vindicatifs les deux chiens sont rapidement près de nous et nous reniflent à tour de rôle. Immobiles comme des statues nous leur parlons doucement pour les rassurer et nous rassurer. Après quelques dizaines de secondes qui nous semblent bien longues, le miracle des loups se produit. Nous voilà identifiés, les chiens font volte face et regagnent tranquillement le troupeau. Rassurés et soulagés, nous avons gagné notre ticket pour le Mourre Froid !

Le troupeau de moutons sous le Mourre Froid
Le troupeau de moutons sous le Mourre Froid

Il ne nous reste plus qu’à accéder à une brèche sur la crête de la Dent au point 2617 m en remontant un pierrier instable à peine marqué par des cairns sporadiques.

Sur l'arête du Mourre Froid
Sur l’arête du Mourre Froid


L’arête qui suit, bien qu’aérienne entre Champsaur et vallée de la Durance ne pose pas de problème à part deux passages où les mains sont nécessaires. Curieusement, c’est une sente plutôt bien marquée qui nous mène sur notre objectif. Au sommet la vue est magnifique. Sous un ciel bleu immaculé, nous découvrons un panorama à 360° permettant de voir les Alpes du Mont Blanc à la montagne St Victoire et du Ventoux au Viso.

Au sommet du Mourre Froid
Au sommet du Mourre Froid

Rapide pique-nique car le vent est plutôt frais à quasiment 3000 m et nous entamons la descente jusqu’à la brèche au point 2617 m. Nous ne prenons pas la trace de montée, mais obliquons vers l’ouest en direction du Jausselme (2423 m) pour contourner la barre de la Cabane et retrouver le Saut du Laire par une longue traversée hors sentier en balcon dans les alpages. Puis retour tranquillement au parking.

Sous la barre de la Cabanne
Sous la barre de la Cabane

Au final, une magnifique randonnée sauvage et peu fréquentée. Outre les premiers instants d’incertitude, par l’épisode des patous nous avons vécu l’expérience excitante de constater que le sang froid et la sérénité pouvaient avoir un impact positif sur ces molosses.

Hervé.

  • Dénivelé : 1550 m
  • Distance : 23 km
  • Participants Odile, Hervé