Les arêtes Cornafion – Rocher de l’Ours
L’activité du GAN, c’est surtout la randonnée à ski l’hiver et la randonnée pédestre l’été (plus le volley et l’escalade toute l’année) ; les autres activités sont pratiquées de façon moins intensive (via ferrate, vtt, cyclo, canyon, spéléo, alpinisme, randonnées du vertige etc.) mais je ne peux résister à l’envie de faire partager quelques sorties certes moins populaires mais qui offrent de belles aventures et de belles images.
C’est le cas de la sortie sur les arêtes entre le Cornafion et les rochers de l’Ours. Ainsi nous voilà, ce jeudi 30 septembre, au départ de la Conversaria près de Villard de Lans où nous rencontrons les premières gelées blanches de l’année. Le temps est beau mais à 9h du matin nous sommes à l’ombre et il fait frais. Une fois au col, à 1790 m, nous trouvons le soleil et une vue superbe sur des brumes qui franchissent la crête.
Nous contemplons la course que nous avions faite en juillet entre le col vert et le Cornafion, et nous essayons de deviner le passage qui permet de monter en face ouest du même Cornafion. L’itinéraire est sinueux et pas évident à reconnaître du bas. Nous continuons à monter au pied de la face où nous nous encordons. Il faut alors zigzaguer dans des vires herbeuses sans trop de difficulté jusqu’à la deuxième vire.
Nous remontons cette vire en diagonale montante à droite jusqu’à son point le plus haut, et par précaution nous faisons des longueurs avec assurance sur des coinceurs. Nous faisons alors une petite escalade de 3a à gauche pour rejoindre la vire la plus haute.
De là, nous continuons à droite sur dix mètres jusqu’au terminus de la vire et au pied du passage clé de la course : un mur de six mètres en 4c.
Nous gravissons ce passage effectivement un peu plus ardu que le reste pour nous retrouver sur une série de traversées horizontales, très aériennes, vertigineuses mais sans trop de difficulté.
Je mets quelques coinceurs pour assurer l’ensemble de ces traversées qui ont quelques pas impressionnants. Nous rejoignons ainsi le couloir facile qui sépare les deux sommets du Cornafion.
Nous voilà au sommet il est midi. Nous déjeunons en admirant le paysage superbe avec la brume qui continue de franchir la crête au sud en dessous de nous, et en étudiant la crête au nord qui est la suite de la course.
Nous repartons d’abord par la voie normale du Cornafion pour éviter un bout d’arête pourrie, puis nous rejoignons la crête qui est une arête très fine avec une face Ouest généralement surplombante sur deux cent ou trois cent mètres et une face Est très raide ; ce n’est pas difficile mais il est interdit de tomber. Nous poursuivons cette arête agréable et vertigineuse en restant bien concentrés.
Nous arrivons devant un mur surplombant d’une trentaine de mètres, qui se passe en rappel dans l’autre sens. Nous nous encordons à nouveau car, dans notre sens, il faut contourner par une rampe à droite et ensuite monter une longueur de trente mètres en 3a facile et très agréable. C’est un plaisir.
Nous nous décordons à nouveau pour continuer cette arête toujours aussi fine et vertigineuse jusqu’à son point haut.
Nous descendons un beau rappel de vingt mètres en face Nord-Est pour reprendre pied ensuite sur l’arête. Nous franchissons un gendarme sur l’arête très fine pour ensuite remonter facilement jusqu’au sommet herbeux.
On admire le paysage, en observant la sortie d’après demain (la crête des Cros), une petite sieste au soleil, et la descente tout droit dessous par un sentier discret au début et bien marqué par la suite.
En résumé, une course variée, très aérienne, entre voie d’escalade (pour la montée au Cornafion en face Ouest) et randonnée du vertige (pour toute l’arête). Course très peu fréquentée, car trop peu d’escalade pour les grimpeurs, et trop d’escalade pour les randonneurs.
- Dénivelé : 900 m D+
- Distance : 8 km
- Monique, Brigitte et Jacky
Jacky.