Chamechaude : La faille du jardin et la voie des trous
Belle et chaude journée ce dimanche 13 septembre pour cette sortie à Chamechaude qualifiée de « inclassable » par Sombardier, entre randonnée, escalade et un zeste de spéléo.
Nous étions trois grimpeurs (David, Didier et Maxime), une randonneuse (Sarah) et un tout terrain (moi). La moyenne d’âge est de quelques décennies en dessous de la mienne, et cela se voit à la vitesse de montée ; Didier et Maxime sont devant sur ce beau sentier qui passe par le Habert de Chamechaude puis grimpe en diagonale avec quelques passages « sympas » jusqu’à l’escalade qui donne accès au Jardin. De là une petite descente mal marquée et brutalement, s’ouvre la fameuse « faille » du jardin : un décollement de la falaise qui fait plusieurs dizaines de mètres de profondeur et quelques centaines de mètres de longueur, mais qui est invisible depuis les sentiers.
On s’équipe en faisant deux cordées. Nous faisons deux longueurs dans cette faille, la première au fond en grimpant des blocs coincés (4c, bonnes assurances : quelques spits et deux coinceurs) ; la deuxième est plus originale, en opposition au dessus d’une bonne vingtaine de mètres de vide, ce qui impressionne les grimpeurs « de salle » (4c, très nombreux spits et amarrages, quelques bouts de cordes fixes dans les passages « difficiles »). Manifestement, cette faille a été rééquipée pour un public de randonneurs, pas de grimpeurs ; malgré cela notre randonneuse aura besoin de tout ce qui traîne… J’ai même vu des grimpeurs tirer dessus, je ne dirai pas qui…
Une fois sur le jardin il faut trouver la suite : une longueur de trente mètres en 4c donnant accès à une grotte en pleine paroi. Mais des grottes, de loin, j’en vois plusieurs. On cherche un peu avant de trouver le bon départ, juste comme arrive un gros groupe qui compte faire la même voie.
Cette fois il s’agit bien d’une longueur de 30m d’escalade classique en vrai 4 soutenu. Malgré les nombreux spits, et contrairement à la faille, les « non grimpeurs » ne passeront pas. D’ailleurs il me faudra un peu tracter notre randonneuse.
Ensuite il faut un brin de spéléo (mais frontale inutile) pour traverser cette galerie de trois mètres de diamètre et de quelque dizaines de mètres de longueur débouchant dans le cirque des trous par un petit rappel de quinze mètres. Que du plaisir.
On ressort du cirque des trous par une longueur d’escalade un peu déversante en opposition (4c/5a) et nous voilà dans les pentes faciles sous le sommet ; casse croûte et repos.
Bien que ce soit optionnel, nous décidons d’aller au sommet, par des travers herbeux faciles mais raides, le soleil tape fort, je perd beaucoup d’eau ! Au sommet c’est la cohue, il y a plus de monde que sur la place Grenette, peut-être parlera-t-on bientôt du cluster de Chamechaude.
Pour le retour nous avons choisi de descendre la brèche Arnaud par deux petits rappels, en faisant attention aux cailloux. Ensuite, ce sont des pentes en herbes faciles avec des troupeaux de moutons qui nous ramènent au Habert de Chamechaude (où il n’y a pas d’eau!).
Une bonne bière et piscine chez Jacky pour clore cette belle journée.
En résumé c’est une rando amusante, originale, variée, très bien équipée et protégée, accessible à tous les grimpeurs ; certainement la façon la plus divertissante de faire cette belle classique qu’est Chamechaude.
Jacky.
Environ 1000 m de dénivelé.