La Grande Tête de l’Obiou par les Chatières
7 GANistes initialement inscrits, nous ne serons finalement que 6 pour cette belle aventure.
6h30 : Tout le monde au départ du parking relais de Seyssins. Un départ très matinal eu égard à la distance pour se rendre dans le Dévoluy, ainsi que les températures extrêmes du moment.
Arrivée vers 8h00 au parking de la Combe de la Fontaine (1562m), lequel est copieusement garni de véhicules et autres camping-cars : l’Obiou se transforme en une attraction touristique de premier plan ! Cependant, sur la longue piste (6 km) menant du hameau Les Payas jusqu’au parking, il y a une possibilité de laisser les véhicules 2 km avant celui-ci.
8h15 : tous prêts, nous partons à l’assaut de l’Obiou, plus précisément de l’impressionnante et majestueuse Grande Tête de l’Obiou (2789m). Celui-ci semble avoir déjà revêtu ses habits d’automne… Le gel d’altitude du week-end des 5/6 août a produit un effet des plus précoces. Les premières pentes consistent en un sentier transformé en poussière/cendre, lequel nous mène jusque dans la Combe du petit Obiou : la petite troupe s’échauffe tranquillement.
Au pied du cirque menant au col de l’Obiou – base de la Combe du Petit Obiou (1987m) – via le couloir en marches d’escalier – spécificité dévoluarde – nous prenons le temps d’admirer celui-ci et le plat de résistance prévu au menu du jour !
S’ensuivent les premiers contreforts en marches d’escalier comme un avant goût de la montée finale vers le col.
Rapidement le groupe ressent le besoin de s’équiper des casques de par l’imposante paroi verticale de la grande tête qui nous domine. Nous en profitons pour repérer l’entrée de la grotte glacée que je décide visiter plutôt au retour, vu le nombre de personnes nous devançant dans le couloir. L’objectif majeur du jour étant les chatières…
Arrivés au pied du couloir, deux groupes se forment : les « chamois » qui ouvrent la voie, suivis des moins à l’aise avec l’aide et les conseils de l’animateur – les bouquetins.
L’ensemble du parcours est jalonné de marques rouges très visibles et assez proches les unes des autres, bien utiles pour aider à trouver le meilleur passage dans ces marches des plus raides. Tout le monde se regroupe au Col de l’Obiou (2480m env.) vers 10h30, quelque peu impressionné. En vue de reprendre des forces pour la montée finale par les chatières, une pause s’impose.
Nous reprenons notre périple via un sentier raide, assez glissant de par les graviers qui le composent – la voie normale – jusqu’à dépasser un énorme rocher juste après lequel nous le quittons pour obliquer très franchement sur la droite – bifurcation matérialisée par un cairn (cote 2595m env.) – sur un sentier encore plus raide nous conduisant à la première chatière (cote 2640m env.) : faille très visible dans la première paroi verticale du parcours.
Il est 10h55 : les bâtons vont faire un séjour sur les sacs à dos et nous voilà embarqués dans cette faille d’environ 25 mètres de long aboutissant à une paroi à escalader – niveau 3C – d’environ 5 mètres de haut. Tout le monde passe aisément, sans l’aide des sangles que j’avais pris soin d’emmener.
Nous suivons de nouveau le sentier très raide, mais je dois louper un cairn et nous voila embarqués en hors piste là où il ne faudrait surtout pas !!! Rapide tour d’horizon, et en montant « dré dans le pentu », je retrouve le sentier plus haut afin de mettre le groupe sur la bonne voie : moment de reprendre les bâtons car cela monte fort.
Nous arrivons à un point de non retour au bout du sentier : vue majestueuse sur le Trièves, le Bonnet de Calvin… Ayant dépassé la seconde faille ou chatière, pour aller à cette vue, nous rebroussons chemin pour tomber sur la vue de celle-ci – Il est 11h30 : cela nécessite un peu d’escalade pour en rejoindre l’entrée.
Cette seconde chatière (cote 2754m env. – base de la chatière) est de loin plus technique et engagée que la précédente : elle se compose de trois sections.
Section 1 : entrée
Un rocher en obstrue le passage, laissant seulement la possibilité à une personne de se faufiler moyennant grimpette et contorsions : cela nécessite donc de passer un à un sans sac à dos, tout en escaladant… un peu de technique d’escalade rapidement dispensée au groupe, je passe en tête. Tony ayant eu la bonne idée de prendre un bout de corde, celui-ci va s’avérer des plus utiles pour monter les sacs rapidement et efficacement. Puis un à un, chacun escalade au point de montrer sa frimousse au sortir de ce premier obstacle.
La corde aura également aidé les deux grenoblois du GUM qui nous suivaient à passer la difficulté.
Section 2 : faille intermédiaire
Après quelques pas un nouvel obstacle se présente, matérialisé de nouveau par un rocher obstruant le passage. De nouveau il y a nécessité de passer les sacs à dos un à un, puis tout un chacun. La difficulté est moindre car l’escalade est moins technique, encore que…
Section 3 : dernière faille
Celle-ci se traverse sacs sur le dos, sans difficulté aucune et débouche quasiment directement au sommet de l’objectif du jour !
Nous y sommes, au sommet – Grande Tête de l’Obiou (2789m) : il est 12h00 pétantes, exactement comme envisagé au col !
Vue 360 superbe et temps dégagé :
- Sommets du Dévoluy : plateau et pic de Bure, Grand Ferrand, Le nid, l’Aupet…
- Sommets majeurs des Écrins
- Lacs du Sautet et du Monteynard
- Et le vide environnant !
Repas et petite sieste digestive consommés, il est 13h00 passées et donc l’heure de nous lancer dans la descente. Nous empruntons le sentier de la voie normale – nous y retrouvons le balisage rouge, dense, abandonné lors de l’ascension via les chatières – jusqu’à rejoindre la vire de la cravate.
Quelques passages à l’aide des mains nous mènent dans la première et délicate partie de cette descente : des dalles avec le vide à portée de main sur notre droite. La concentration est de mise !
Puis le sentier redevient sentier avant de nouveau présenter quelques difficultés où l’aide des mains, des bâtons est plus qu’utile – second secteur délicat.
Nous rejoignons ensuite le sentier des plus glissants emprunté le matin jusqu’à nous conduire au col de l’Obiou, où de nouveau une petite pause s’impose. Il est 14h00. Nous abordons alors la non moins délicate descente des marches d’escalier nécessitant une attention de tous les instants.
Comme prévu nous faisons un détour à la Grotte glacée du Petit Obiou : encore une spécificité du Dévoluy – les glacières. Moment ludique avec prise de photos de ce mur de glace, avec prudence toujours, le sol étant totalement en glace et donc ô combien glissant. Surprenant décor : pour rappel nous sommes à plus de 2 000m d’altitude
Nous reprenons la longue descente des marches d’escalier jusqu’à trouver la bifurcation descendant raide dans le pierrier de la Combe du Petit Obiou. Pour les plus alertes, une descente rapide dans le pierrier s’improvise (le planté de talon), histoire de s’accorder un dernier moment ludique dans cette sortie contrastée.
Au sortir du pierrier, rapide pause pour ôter enfin les casques et avant d’effectuer la fin du parcours à vive allure. Arrivée aux voitures à 16h30. Il est alors temps d’aller trouver une terrasse accueillante à Corps pour parfaire cette belle journée pleine d’émotions et sensations.
En conclusion de cette sortie
Une sortie aux profils et terrains très variés entre sentiers, escalade, descente très technique, visite de grotte, descente rapide en pierrier. Un terrain d’aventures peu ou pas pratiqué par certains/es, donc un peu d’anxiété… Une aventure sortant de l’ordinaire et des paysages grandioses.
7 heures de marche effective // Dénivelé +/- 1350 m // 10,5 km
Les six du jour : Delphine BP., Brigitte E., Françoise J., Tony V., Monique S., et Fred D.
A bientôt pour d’autres Z’aventures,
Amicalement.
Fred