Pic de Valsenestre en boucle
La météo prévoit du grand beau temps et en effet nous avons eu une journée fantastique à tout point de vue : soleil, visibilité, une belle lumière, pas de vent, pas froid, pas trop chaud ; la journée idéale pour une belle sortie. Nous partons de Valsenestre à 8h du matin. La montée commence par le GR54 sans difficulté même s’il est peu fréquenté. Pendant la montée, nous sommes impressionnés par les ravins noirs et émerveillés par les « orgues » de Côte Belle (il s’agit de calcaires laminés et étirés entre des plis de gneiss). Cette zone a une géologie complexe (voir http://www.geol-alp.com/h_oisans/_lieux/bonne/valsenestre_pic.html pour les détails), mais le pic lui-même est en beau granit (à gros grain (porphyroide), de teinte verdâtre (chlorite)).
Bref, nous arrivons rapidement au col de Côte Belle ; jusque là, il suffisait de suivre le GR. Il faut ensuite partir presque à l’horizontale en face Est pour contourner le premier éperon de granit, on trouve une très bonne trace et il faut prendre la branche haute quand elle se divise en deux (nous on a pris celle du bas !).
Une fois l’éperon contourné, en suivant la même trace, on remonte la combe herbeuse pour rejoindre l’arête. Il suffit alors de remonter cette arête de granit, plaisante et sans difficulté même s’il faut mettre les mains de temps en temps. Nous sommes au sommet (2752 m) avant midi. Les conditions ont idéales, la vue est extraordinaire à 360°.
On déjeune en contemplant, très dubitatifs, la face Ouest que nous sommes censés descendre (sur 300 m ou 350 m de dénivelé). Vu du sommet c’est sinistre et suicidaire. Je décide tout de même d’aller voir de près. Nous parcourons l’arête facile entre le pic de Valsenestre et le pic de la Chalp, et environ au milieu, vu de près et du dessus, les cinquante premiers mètres dans la face Ouest semblent sans problème (pour les 300m de dénivelé qui suivent, mystère).
Je propose de descendre ce qui est facile et sans risque, quitte à remonter si ça se gâte. Nous descendons donc le début facilement dans un bon rocher (pas de chute de pierre) avec de bonnes prises, et pas trop raide. En obliquant à droite je trouve un bon éperon qui se descend sans difficulté. Nous le suivons jusqu’au bout, puis une bonne rampe à droite nous permet de prendre pied sur le pierrier. Nous sommes très surpris par la facilité avec laquelle nous sommes descendus. De l’avis général c’est même plus facile que l’arête du pic de Valsenestre. La difficulté est de trouver un bon cheminement car ça passe apparemment partout …
Nous descendons ensuite le pierrier jusqu’à un champ vert avec un gros rocher dessus, en admirant, toujours surpris, la face que nous venons de descendre. Il faut alors traverser longuement les pierriers de la face Sud en direction de la crête de Rache. Heureusement nous trouvons une sente (de chamois) qui monte très rectiligne vers le haut de la crête (j’ai quitté cette sente vers la fin mais il vaut mieux la garder jusqu’au bout) .
Je pensais que les difficultés étaient finies mais une fois sur la crête on constate que la descente dans le vallon de Rache n’est pas donnée. Heureusement on trouve une bonne rampe à droite qui coupe la face et permet de descendre facilement vers le pied de l’arête en face Sud. C’est une belle roche couleur rouille (c’est de la Dolomie) dont on suit la base jusqu’à prendre pied sur l’arête. Il ne faut pas suivre cette arête comme cela semble naturel, mais la contourner pour revenir, en face Nord, vers le point coté 2350 m sur IGN.
A partir de là, on retrouve une bonne sente, avec des cairns, qui descend NE vers le pré Chrétien au pied duquel on trouve un bon sentier balisé qui passe par la cabane de la combe Oursière et descend tranquillement (mais longuement !) à Valsenestre.
En résumé, il s’agit d’une belle et grande randonnée, grand public jusqu’au col de Côte Belle, randonnée Alpine classique jusqu’au sommet, puis franchement aventure et très sauvage jusqu’au point 2350m (même si les difficultés ne sont pas excessives). C’est une des plus belle randonnée de ce type qu’il m’ait été donné de réaliser
Jacky.
- Dénivelé : 1700 m
- Distance : 16 km
- Durée : 8h de marche (ajouter les arrêts)
- Participants : Brigitte, Annie, et Jacky