Une Semaine dans les Dolomites
Cette semaine dans les Dolomites se voulait tout d’abord une découverte de ce massif, assez étendu, et d’autre part la découverte des vias ferrates les plus mythiques. Il ne s’agit donc pas de recherche d’originalité mais bien au contraire de découvrir les vias que tout montagnard se doit d’avoir parcourues une fois dans sa vie.
Une première tentative, fin juin, a dû être annulée car trop de neige rendait les vias impraticables et j’ai dû reporter du 17 au 23 septembre, ce qui est la toute fin de la saison dans les Dolomites.
Au départ nous étions inquiets car la météo n’était pas fameuse et la neige était tombée sur le Nord-Est des Alpes. Nous ne sommes plus que trois, Stéphanie s’étant blessée en canyoning. Nous arrivons à Cortina d’Ampezzo, heureusement surpris de trouver du soleil et inquiets en voyant les sommets enneigés à partir de 2500m, rendant certaines faces nord peu praticables. Nous avons beaucoup de doutes sur la suite de nos aventures. Nous parviendrons toutefois à réaliser les trois ferrates prévues au programme (voir ci-dessous).
La deuxième partie du séjour se passe dans les Dolomites de Brenta, plus à l’est, pour effectuer le parcours intégral des Bocchette, parcours mythique s’il en fut. Bonne surprise, il n’y a pas de neige et, miracle, nous avons bénéficié d’un weekend de beau temps chose rare dans les Dolomites. Voir les deux articles séparés.
Au final deux parties bien distinctes mais un programme complètement réalisé dans des conditions médiocres pour la première partie et excellentes dans la deuxième. Un franc succès.
Cliquer sur les photos pour les agrandir.
Jour 1. Les Tre Cime, la via Innerkoffler et les Forcelles.
Au camping de Cortina, nous nous levons au tout petit jour, il fait 2°, il a plu durant la nuit mais la météo est optimiste. Nous prenons la route des Tre Cime où, grosse surprise il y a une queue de voitures qui s’allonge sur un ou deux kilomètres, c’est le péage du parking et quand nous passons il ne reste plus que 40 places.
La-haut c’est la foule, des centaines de personnes qui parlent toutes les langues sauf l’italien et le français. Le temps est beau, un grand bleu un peu de vent froid mais le moral est au beau fixe. Nous avalons rapidement la piste puis le sentier qui nous amène au refuge Locatelli, en admirant les Tre Cime comme il se doit.
On se renseigne sur les conditions qui semble-t-il ne sont pas très bonnes mais on peut faire la via ferrate. Nous enchaînons donc les tunnels et nous croisons des ferratistes dans un sens comme dans l’autre : il ne doit pas y avoir de gros problèmes. Dès la sortie des tunnels la neige est omniprésente, nous sommes en face nord. Nous croisons un groupe avec un guide qui nous conseille de mettre les crampons ce que nous faisons. Ils n’étaient pas franchement nécessaires mais utiles. Nous arrivons au col où nous passons en face sud et à partir de là, bien qu’il y ait un peu de neige, les crampons ne sont plus nécessaires la progression est sans problème.
Nous enchaînons donc avec un grand plaisir la via ferrate Inerkoffler, nous descendons le long pierrier et nous rentrons tranquillement à la voiture.
Nous sommes ravis de cette journée inespérée avec un beau temps et une belle lumière.
Dénivelé :800m (env)
Distance : 12km
Durée : 5h
La trace gpx (attention, dans les vires, la trace n’est pas précise).
Jour 2. La Via Lipella au Tofana de Rozes.
Nous sommes assez inquiets : cette Via est beaucoup plus haute (3200m) et on a vu de loin que la descente, en face Nord, est raide et très enneigée, de plus la météo est très médiocre avec des petites pluies et des éclaircies passagères. Nous décidons de démarrer, de faire au moins les tunnels et de décider ensuite en fonction des conditions.
Il a plu pendant la nuit mais lorsque nous quittons la voiture nous avons une fenêtre de beau temps et la face gigantesque est bien éclairée. C’est magnifique.
Nous démarrons d’un bon pas pour rejoindre l’entrée des tunnels et comme nous montons le ciel se referme un grain se prépare. La neige arrive comme nous nous équipons pour rentrer dans les tunnels et elle dure toute la durée des tunnels qui sont assez longs et nous attendons, à la sortie des tunnels à 2600m, que le grain s’éloigne car nous devinons une nouvelle éclaircie. Effectivement l’éclaircie arrive, nous en profitons pour attaquer la fameuse via.
Il n’y a pas de soleil la face est à l’ombre et le rocher complètement détrempé. La difficulté n’est pas élevée mais tout est mouillé et froid, il faut faire attention. Nous sommes impressionnés par l’immensité de la paroi, on se sent perdus dans cette gigantesque face. A un moment nous tombons sur un couloir de glace assez impressionnant, heureusement le câble n’est pas totalement bloqué sous la glace et nous arrivons à passer.
Vu les conditions nous décidons de ne pas aller jusqu’au sommet à 3200m mais de sortir à l’échappatoire d’autant que le grain suivant se prépare. Comme nous attaquons le sentier de retour au refuge le grain est là avec une petite pluie. Nous prenons un cappuccino au refuge et nous descendons, nous sommes rejoints par une bonne pluie juste au moment d’arriver. Nous sommes toutefois ravis et impressionné par le gigantisme de cette belle via ferrate assez physique.
Nous reprenons la voiture et nous roulons une petite heure jusqu’à Corvara et nous trouvons un très bel emplacement pour passer la nuit.
Dénivelé :900m (env)
Distance : 9km
Durée : 6h20
La trace gpx (attention, dans les vires, la trace n’est pas précise).
Jour 3 La via des Brigades Tridentinas.
Nuit froide, petite pluie pendant la nuit, 2 degrés au matin tout est trempé mais la météo est formelle : il n’y aura pas de pluie. Nous espérons que la météo dise vrai et à 8h nous sommes au col de Gardena.
La marche est courte, demi-heure, presque à plat. C’est une via classique très fréquentée, nous avons déjà du monde devant et derrière mais nous ne nous gênerons jamais.
C’est une très belle via sur un rocher sec, adhérent avec beaucoup de prises c’est un vrai plaisir. C’est une vieille voie d’escalade de niveau III, il est agréable de grimper le long du câble. La météo s’améliore et nous arrivons avec le soleil au refuge.
Via facile bien équipée, sur bon rocher.
La descente est surprenante, extrêmement raide, entièrement câblée dans la première partie, c’est impressionnant.
Nous reprenons le fourgon pour faire les trois heures qui nous manquent pour aller à Madonna de Campilio. Il a plu, le ciel est gris. Mais la météo du lendemain n’est pas mauvaise.
Dénivelé : 700m (env)
Distance : 6km
Durée : 4h
La trace GPX. (attention, dans les vires, la trace n’est pas précise).
Les participants : Monique Sagnol, François Dane, Jacky Estublier.